Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, n’a pas mâché ses mots en réaction à l’accord de plaider-coupable conclu avec un terroriste qui projetait de l’assassiner. Qualifiant la décision judiciaire d’« abandon de la sécurité nationale », Ben Gvir a affirmé avec fermeté :
« Dans tout autre pays, il aurait été exécuté. »
Un projet d’attentat contre un ministre de l’État
Le nom de Bilal Nasasra, 27 ans, habitant de Rahat dans le Néguev, est désormais tristement connu. Selon les détails fournis par le parquet, il était le chef d’une cellule terroriste qui projetait de tuer Ben Gvir, alors ministre en exercice. Nasasra a été arrêté et a reconnu les faits dans le cadre d’un accord de plaider-coupable, dans lequel il est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation graves : collusion avec l’ennemi en temps de guerre, tentative d’action terroriste, et manipulation d’armes à des fins terroristes.
Le parquet a accepté une peine de 11 ans et demi de prison ferme, à condition que l’accusé reconnaisse ses actes – ce qu’il a fait. La peine doit encore être entérinée formellement par le tribunal dans les prochains jours.
Une réaction fulgurante d’Itamar Ben Gvir
Le ministre, connu pour son franc-parler et ses positions sécuritaires intransigeantes, a publié une déclaration cinglante :
« Ce n’est pas seulement une attaque contre moi. C’est une attaque contre l’État d’Israël. »
Il poursuit :
« Voilà à quoi ressemble l’abandon : un homme qui a planifié l’assassinat d’un ministre israélien, qui a reconnu avoir voulu créer une organisation terroriste et attaquer des civils, écope d’à peine onze ans et demi. Une justice normale protège ses citoyens contre les terroristes. Ici, elle les récompense presque. »
Il conclut par une formule cinglante qui a déjà fait le tour des médias :
« La seule consolation : avec la politique que je mène, il sera dans une vraie prison, pas en colonie de vacances. »
Une justice trop clémente ?
Ce n’est pas la première fois qu’une voix politique s’élève contre ce qui est perçu comme une indulgence judiciaire excessive envers des auteurs d’actes terroristes. La droite israélienne, et Ben Gvir en tête, plaide depuis des années pour le rétablissement de la peine de mort pour les terroristes, une proposition qui revient régulièrement sur la table mais qui se heurte à de nombreuses résistances, tant internes qu’internationales.
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L’argument principal : la dissuasion. Pour Ben Gvir, une peine symbolique ne suffit pas. Seule une punition radicale dissuadera d’autres jeunes de se lancer dans la voie du djihad intérieur.
Pour en savoir plus sur Itamar Ben Gvir :
Itamar Ben Gvir — Wikipédia
L’affaire Nasasra : une menace bien réelle
Ce n’est pas une fantaisie ou une tentative isolée. Le plan de Bilal Nasasra aurait inclus l’achat d’armes, la planification d’un assassinat politique de haut niveau, et des contacts suspects avec des éléments étrangers, vraisemblablement hostiles à Israël.
Le fait que ces intentions aient été étayées par des aveux et des preuves suffit, selon de nombreux experts en sécurité, à justifier une peine maximale. Or, l’accord conclu semble, pour certains, minimiser la gravité de ces actes.
Qui est Bilal Nasasra ?
Originaire de Rahat, grande ville bédouine du sud d’Israël, Nasasra n’avait jusqu’alors pas de passé criminel connu. Mais selon les éléments de l’enquête, il s’est radicalisé ces dernières années, influencé par des prédicateurs et des propagandes islamistes sur les réseaux sociaux.
Il aurait ainsi tenté de fédérer une cellule locale, dans l’objectif de mener une attaque politique spectaculaire, destinée à marquer les esprits et semer la peur.
L’opinion publique divisée
Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre. Tandis qu’une partie du public soutient la réaction de Ben Gvir, d’autres dénoncent une récupération politique de l’affaire. Des voix à gauche évoquent le respect de la procédure judiciaire et la nécessité de préserver un État de droit.
Mais dans un contexte sécuritaire tendu, marqué par les attentats, les roquettes et les tensions communautaires croissantes, la question de la sévérité des peines infligées aux terroristes reste au cœur du débat public.
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La doctrine Ben Gvir : tolérance zéro
Depuis sa nomination au poste de ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir n’a cessé de revendiquer une ligne dure face au terrorisme intérieur, notamment dans les villes mixtes, les zones arabes du sud, et Jérusalem-Est. Il milite pour :
- Des peines exemplaires contre les agresseurs à caractère nationaliste
- Le renforcement des unités de renseignement dans les zones arabes israéliennes
- Des réformes judiciaires permettant d’écarter les accords trop indulgents
Un gouvernement sur la même longueur d’onde ?
Le Premier ministre, Donald Trump, qui a déjà exprimé à plusieurs reprises son soutien à des sanctions plus sévères contre le terrorisme, n’a pas encore réagi officiellement à cette affaire. Mais dans les coulisses, plusieurs membres de la coalition estiment que des modifications législatives sont nécessaires pour éviter que de tels cas ne se répètent.
Certains députés de droite envisagent de réintroduire la proposition de loi pour la peine de mort contre les terroristes, bloquée à plusieurs reprises ces dernières années.
Une bataille symbolique
Plus qu’une simple affaire judiciaire, l’affaire Nasasra est devenue un symbole : celui de l’affrontement entre deux visions d’Israël. Celle d’un État de droit parfois accusé de mollesse face à ses ennemis internes, et celle d’un Israël fort, déterminé à ne plus tolérer aucune menace sur ses représentants ou ses citoyens.
Conclusion
En affirmant que « dans tout autre pays, un tel homme aurait été exécuté », Itamar Ben Gvir ne cherche pas seulement à choquer. Il veut signaler une rupture. Une transformation de la posture sécuritaire israélienne, déjà en marche. Reste à savoir si cette ligne dure se traduira par des changements structurels, ou restera, une fois de plus, un slogan de campagne.
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