Alors que Benyamin Netanyahou posait le pied à Washington pour sa troisième rencontre en six mois avec Donald Trump, une autre dynamique, plus discrète mais potentiellement bien plus révolutionnaire, s’activait en coulisses : la préparation d’un accord de normalisation historique entre Israël et la Syrie – le premier à toucher directement les frontières nord de l’État hébreu depuis les Accords d’Abraham.
Ce rapprochement, orchestré par Trump lui-même, viserait non seulement à étendre les accords de paix régionaux initiés sous son précédent mandat, mais aussi à remodeler l’équilibre énergétique et sécuritaire du Moyen-Orient. Le protagoniste syrien ? Ahmad al-Sharaa, remplaçant d’un Assad disparu de la scène, un dirigeant pragmatique qui, confronté à un effondrement énergétique interne, regarde vers Israël non pas par amour… mais par intérêt.
Une Syrie exsangue qui regarde vers Israël
Après une décennie de guerre civile, la Syrie ne peut plus alimenter ses infrastructures de base. Bien qu’un conglomérat qatari ait promis une enveloppe de 7 milliards de dollars pour construire des centrales électriques, le temps presse. Israël, déjà interconnecté à la Jordanie via le gazoduc panarabe « Fajr », représente une solution immédiate.
Et ce n’est pas tout : l’accord énergétique signé récemment entre Socar (compagnie nationale azerbaïdjanaise) et Israël, avec BP et NewMed Energy, pourrait facilement être étendu vers la Syrie, puis la Turquie. L’Azerbaïdjan rêve d’une extension vers Homs, Tripoli, puis la frontière turque : 150 kilomètres séparent Damas d’un hub gazier régional majeur.
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Erdogan sur la touche… mais pas pour longtemps
Mais tout dépendra d’un acteur clé : la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc, qui avait imposé un embargo économique à Israël en mai dernier, conditionne tout retour à la normale à un cessez-le-feu stable à Gaza. Si une trêve durable est établie, Ankara pourrait lever son véto, et faciliter la normalisation entre Damas et Jérusalem.
Ce tournant serait géostratégique : la Turquie, en devenant un passage obligatoire pour le gaz israélo-azerbaïdjanais vers l’Europe, renforcerait son rôle énergétique tout en reconstituant une zone tampon avec l’Iran et ses supplétifs.
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Riyad, les Émirats et la fin du parrainage qatari
Le grand perdant d’un tel deal ? Le Qatar. Selon le Dr. Ido Zelkovitz, expert des politiques du Moyen-Orient, Israël et ses partenaires devraient tout faire pour couper l’influence du Qatar à Gaza. La stratégie : remplacer Doha par les Émirats arabes unis, soutenus par l’Arabie Saoudite et l’Égypte, et renforcer le rôle de l’Autorité palestinienne, jugée plus légitime aux yeux des États du Golfe.
Ce changement pourrait réorienter le financement de la reconstruction de Gaza, estimée à 53 milliards de dollars selon la Banque mondiale, vers des projets régulés, contrôlés… et loin du Hamas.
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Et le Liban dans tout ça ?
Surprise : le Liban pourrait tirer bénéfice de cet accord Israël-Syrie. Le président libanais Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam tentent d’arracher à Hezbollah une réduction de ses activités armées. Ce dernier, affaibli par :
- la perte de son corridor d’armement via la Syrie,
- les frappes israéliennes massives,
- et l’effet domino de la chute d’Assad,
… semble prêt à négocier, en échange du retrait israélien de cinq points de friction au sud-Liban. Selon des sources diplomatiques citées par Reuters, Beyrouth entend obtenir une aide internationale de 11 milliards $ pour sa reconstruction, à condition de démontrer que le Hezbollah a été « désarmé » ou neutralisé.
Accord impossible ou opportunité réelle ?
La normalisation avec la Syrie n’égalera pas un accord avec Riyad. Mais elle serait un jalon majeur vers une stabilisation énergétique et géopolitique, dans une région qui, pour une fois, pourrait ne pas exploser… mais se reconfigurer.
Et pendant que Trump orchestre ces manœuvres avec l’agilité d’un joueur d’échecs, Netanyahou pourrait enfin afficher un succès diplomatique concret – non plus avec des pays éloignés, mais avec l’ennemi historique de son propre flanc nord.
Ce qu’il faut retenir :
- Israël propose du gaz à la Syrie, asphyxiée, contre un accord de normalisation.
- La Turquie attend un cessez-le-feu à Gaza pour lever son véto.
- Le Qatar serait évincé au profit des Émirats et de l’Égypte.
- Le Hezbollah est acculé et prêt à négocier.
- Le Liban lorgne des milliards en échange du désarmement.
- L’axe Trump-Netanyahou se repositionne comme faiseur de paix… énergétique.
La paix ne passera peut-être pas par les prix Nobel. Mais si elle traverse un pipeline israélo-syrien sur fond de désarmement du Hezbollah, elle sera plus tangible que mille résolutions de l’ONU.
Signé par Infos-Israel.News
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