Alors qu’Israël et les États-Unis tentaient de finaliser un accord de cessez-le-feu à Gaza, une ombre iranienne a replongé la région dans l’incertitude. Des sources diplomatiques américaines et arabes ont révélé à *Israel Hayom* que l’Iran exerce une pression féroce sur le Hamas pour durcir ses positions à Doha, sabotant ainsi les efforts pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza. Téhéran multiplie les manœuvres pour empêcher tout progrès diplomatique, notamment la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite dans le cadre des accords d’Abraham.
Au cœur de cette stratégie : empêcher Israël de récolter les fruits stratégiques de ses succès militaires dans l’opération « Am K’Lavi ». Selon les diplomates du Golfe, des dizaines d’appels entre les chefs des Gardiens de la Révolution et la haute hiérarchie du Hamas, notamment Zaher Jabarin et Nizar Awadallah, ont conduit à une radicalisation soudaine des exigences palestiniennes. Après une avancée notable, où le Hamas avait accepté le principe des cartes de retrait israéliennes, Téhéran a soufflé le chaud et le froid. Résultat : le Hamas a subitement rejeté les compromis et exigé un retrait immédiat aux lignes d’avant mars, avant même les 60 jours prévus de trêve.
Cette volte-face a anéanti la perspective d’une annonce commune de Donald Trump et Benjamin Netanyahou depuis Washington, comme l’espéraient les diplomates. Le but de l’Iran est limpide : empêcher Israël et les États-Unis de remporter une victoire diplomatique en parallèle de leur victoire militaire. Mais la stratégie iranienne ne s’arrête pas à Gaza. Téhéran menace désormais directement le président syrien Ahmad al-Charra, ex-Al-Joulani, de raviver la guerre civile s’il avance dans la coopération sécuritaire avec Israël.
Ce chaos savamment entretenu a aussi pour but de freiner les efforts de normalisation avec Riyad. Pourtant, des signes montrent que l’Arabie saoudite n’a pas totalement fermé la porte : la participation de son armée à l’interception de drones iraniens visant Israël au-dessus de l’Irak et de la Jordanie en témoigne. Si l’Arabie joue sur plusieurs tableaux – dialogue avec l’Iran, rapprochement discret avec Israël – elle reste en embuscade, attendant de voir si Jérusalem et Washington réussiront à stabiliser la région.
La bande de Gaza demeure l’obstacle principal. Le Hamas, par son attaque du 7 octobre 2023, avait gelé des discussions de normalisation très avancées avec l’Arabie saoudite, qui prévoyaient déjà des mesures économiques et politiques. Israël devait annoncer la reprise de négociations avec les Palestiniens en parallèle, tandis que Riyad envisageait d’ouvrir un bureau économique israélien à Djeddah.
Mais la guerre a tout suspendu. Le récent retrait de l’ambassadeur saoudien auprès de l’Autorité palestinienne et le refus d’en nommer un nouveau signalent que Riyad ne souhaite pas rompre complètement avec Israël. Toutefois, sans avancée à Gaza, la normalisation reste au point mort.
Malgré ces blocages, des sources arabes indiquent qu’une avancée a été enregistrée dans les dernières 24 heures à Doha : les nouvelles cartes de retrait israéliennes auraient réintroduit un dialogue constructif. Le Hamas accepterait désormais les garanties américaines prolongeant le cessez-le-feu au-delà des 60 jours. La délégation israélienne reste à Doha malgré les critiques de Netanyahou contre le Hamas, déterminée à obtenir au moins la libération de la moitié des otages, condition essentielle pour Israël.
Mais l’objectif final ne change pas : désarmer la bande de Gaza et éradiquer la gouvernance du Hamas. Et face au refus persistant du Hamas, Israël prévient déjà que la guerre pourrait reprendre après la trêve. Israël et les États-Unis restent pleinement coordonnés sur cette ligne.
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