Le Liban retient son souffle. Les affrontements sanglants à Soueïda entre les druzes et le régime syrien, aggravés par les frappes israéliennes directes en Syrie, plongent le pays du Cèdre dans une angoisse existentielle. Mais cette fois, la peur ne vient pas du Hezbollah, pourtant omniprésent dans l’équation sécuritaire libanaise, mais bien d’un scénario de chaos régional qui pourrait engloutir le Liban.
Dans les montagnes libanaises, où vit une importante communauté druze, les signaux d’alerte se multiplient. Une mobilisation discrète s’observe dans plusieurs localités, tandis que des canaux de communication s’ouvrent avec les druzes de Soueïda. « Il faut se préparer au pire », préviennent des sources locales, conscientes que tout débordement en Syrie pourrait rapidement traverser la frontière.
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Le Liban, déjà au bord de l’effondrement économique et institutionnel, se retrouve en plus sous pression américaine et diplomatique pour désarmer le Hezbollah d’ici la fin de l’année. Un défi quasi insurmontable qui expose davantage le pays à tout dérapage militaire au sud ou à l’est.
La communauté druze tiraillée entre solidarité et prudence
Les druzes libanais ressentent une solidarité naturelle avec leurs coreligionnaires syriens, mais craignent par-dessus tout une spirale infernale. Les souvenirs des guerres libanaises, des affrontements communautaires et des manipulations régionales restent vivaces. « Chaque mot, chaque geste d’appui à une intervention israélienne, même sincère, peut déstabiliser davantage notre équilibre précaire », confie un responsable local.
Les responsables politiques libanais appellent à la prudence :
« Le moindre faux pas ou discours populiste pourrait déclencher une tempête incontrôlable. Nous sommes sur une ligne de crête. »
Israël, facteur de déstabilisation ou rempart ?
L’intervention militaire israélienne en Syrie, notamment autour de Damas, ajoute une couche de complexité. Les frappes visent officiellement les infrastructures militaires iraniennes et du Hezbollah, mais pour de nombreux Libanais, elles réveillent les cauchemars de la guerre de 2006.
Le Hezbollah, discrètement, observe. Bien que fragilisé par les crises successives au Liban, le mouvement chiite pourrait être tenté de réagir si les événements de Soueïda prennent une tournure anti-iranienne trop marquée.
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Le Liban en sursis : entre effondrement intérieur et menace de guerre par procuration
Le Liban reste en suspens, faute de réponse politique cohérente. Le gouvernement est paralysé, la société civile épuisée. Chaque nouvel épisode en Syrie, chaque intervention israélienne, chaque menace iranienne ou saoudienne alimente la crainte d’une guerre par procuration qui se jouerait, encore une fois, sur le sol libanais.
« Le Liban n’est plus qu’un spectateur inquiet du théâtre régional », confient des observateurs. Mais dans cette attente fébrile, la moindre étincelle pourrait transformer l’inquiétude en incendie.
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