Le Portugal, longtemps perçu par de nombreux Israéliens comme un refuge économique et résidentiel face à la crise immobilière en Israël, dévoile désormais un tout autre visage. Depuis les événements du 7 octobre et la guerre en cours, le ton s’est durci à Lisbonne : la générosité de l’État portugais envers les Israéliens s’est transformée en méfiance palpable. Derrière les politiques d’accueil et les discours de tolérance, se cache une volonté claire : protéger les locaux face à l’afflux de citoyens étrangers, notamment les Israéliens qui, armés de leur passeport portugais fraîchement acquis grâce aux lois de naturalisation des descendants de juifs séfarades, investissent massivement le marché.
Cette tension s’incarne dans les nouvelles mesures drastiques. Israëlien muni d’une « visa de réfugié » et retournant au pays? C’est désormais une « marque noire » dans le passeport et l’impossibilité future de revenir en Europe sous ce statut. Un signal clair adressé aux profiteurs du système : le Portugal n’est pas une escale temporaire pour riches en quête de confort. En 2023, Lisbonne avait déjà commencé à freiner les visas dorés pour les investisseurs étrangers, mais c’est surtout l’abus par certains Israéliens du statut de réfugié qui a provoqué la colère des autorités. Officiellement accordé à ceux qui fuient des zones de guerre, certains israéliens en ont fait un passe-droit économique, louant des suites luxueuses tout en se prétendant réfugiés.
La tension sociale est palpable. Les jeunes portugais, déjà écrasés par un marché immobilier en plein boom et par des loyers atteignant 3 725 euros à Lisbonne, dénoncent une gentrification accélérée par les étrangers. Ils accusent les Israéliens de faire grimper les prix, rendant l’accès au logement presque impossible pour les locaux. Résultat : la fin des passeports portugais pour les juifs séfarades, la fin programmée des visas dorés et un contrôle renforcé des locations de type Airbnb.
Pourtant, le contraste avec Israël est saisissant. Alors que le Portugal impose des plafonds de loyers et facilite les procédures pour les locataires, Israël reste figée. Le coût moyen du loyer à Tel Aviv dépasse 8 000 shekels, et les expulsions de locataires mauvais payeurs prennent des mois, voire des années. Mais contrairement au Portugal, Israël ne propose ni mécanisme efficace de régulation, ni véritable soutien aux propriétaires lésés.
Les autorités portugaises, elles, poursuivent leur politique d’encadrement : loyers encadrés par un système de points selon la taille, la localisation et l’état du bien, plafonnement des augmentations à 6% par an, impossibilité pour le propriétaire d’entrer sans préavis et pénalités sévères pour les retards de paiement. Un modèle que beaucoup aimeraient voir appliqué en Israël, où le marché reste livré à lui-même.
Le fossé culturel et économique se creuse donc entre les Israéliens venus chercher un havre et les Portugais qui défendent leur droit au logement. Les autorités portugaises n’entendent plus jouer les naïfs : elles veulent que les réfugiés soient de vrais réfugiés, pas des touristes fortunés de passage. C’est une mise en garde sévère aux Israéliens : la solidarité européenne a ses limites et les abus ne resteront pas impunis.
Reste à savoir si Israël saura s’inspirer de certaines mesures portugaises pour réguler son marché locatif ou si le chaos immobilier y restera roi.
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