« 50 mondes suspendus » : les familles des otages manifestent aux portes de Gaza et implorent un accord immédiat

Sous un ciel lourd et dans l’ombre tragique de la bande de Gaza, les familles des otages ont tenu une veillĂ©e poignante ce samedi soir dans la rĂ©gion de Sha’ar HaNegev, la plus proche du territoire tenu par le Hamas. Leur message est clair, direct, presque dĂ©sespĂ©rĂ© : « 50 mondes. 48 familles. Un seul accord. EncadrĂ© dans le temps. Pas plus tard. Maintenant. »

L’évĂ©nement, organisĂ© Ă  quelques kilomĂštres des tunnels dans lesquels leurs proches sont probablement encore dĂ©tenus, avait des allures de cri silencieux. Les proches, les veuves, les enfants, les survivants du 7 octobre n’ont plus la patience. Ils veulent des rĂ©ponses. Et surtout : ils veulent leur monde de retour.

« Rendez-les-nous. Donnez-nous la possibilitĂ© de respirer, de reconstruire, de pleurer, de revivre, de serrer dans nos bras ceux qui nous manquent. Laissez-nous revenir Ă  la vie rĂ©elle », a lancĂ© depuis la scĂšne Yishai Miran-Lavi, Ă©pouse d’Omri Miran, en captivitĂ© Ă  Gaza depuis prĂšs de 10 mois.

Elle a relu Ă  voix haute un texte qu’elle avait Ă©crit un an plus tĂŽt : « En avril, on a laissĂ© passer l’opportunitĂ©. Je ne laisserai pas juillet devenir une autre date maudite. Il y a un accord sur la table. Il y a une rĂ©elle possibilitĂ©. Il n’est pas question que celle-ci aussi soit gĂąchĂ©e. »

La tension est palpable. La lassitude, aussi. Les familles ne demandent plus « des avancĂ©es ». Elles ne veulent plus de « patience ». Ce mot, elles le rejettent dĂ©sormais comme une injure. « Les 50 otages n’ont plus le luxe du temps. Ni les survivants. Ni les morts encore privĂ©s de sĂ©pulture. »

Certaines interventions ont brisĂ© les cƓurs. Notamment celle de Yaffa Rodaif, veuve de Lior Rodaif, enlevĂ© puis tuĂ© en captivitĂ© : « Aujourd’hui, c’est son anniversaire. Il aurait eu 62 ans. Il n’a pas de tombe. Son corps est toujours entre les mains du Hamas. Nous avons dĂ©cidĂ©, en sa mĂ©moire, d’appeler Ă  un don du sang collectif, pour rappeler que tous les otages doivent ĂȘtre libĂ©rĂ©s – sans faire de diffĂ©rence entre les vivants et les morts. Les uns pour qu’ils reviennent dans les bras de leurs proches. Les autres pour qu’ils soient enfin enterrĂ©s dignement. »

Ce genre de tĂ©moignage bouleverse l’opinion. Et accroĂźt la pression sur le gouvernement israĂ©lien, dĂ©jĂ  mis au dĂ©fi par la rĂ©cente campagne de masse envoyĂ©e Ă  500 000 tĂ©lĂ©phones, avec un message audio glaçant des otages : « AllĂŽ ? Sortez-nous d’ici. »

Shir Sigal, fille d’Aviva et Keith Sigal, tous deux survivants de la captivitĂ©, a rappelĂ© que son pĂšre avait partagĂ© ses journĂ©es de dĂ©tention avec Gali, Zivi et Omri, toujours prisonniers : « Il a vu leurs visages, leur dĂ©sespoir, l’espoir tĂ©nu d’entendre une voix familiĂšre Ă  la radio, la peur lorsque les bombes tombaient trop prĂšs. Lui est revenu, eux non. Il a promis de transmettre leurs messages. Il est devenu de leur famille. Mais comment vivre quand une partie de son cƓur est encore lĂ -bas ? Comment avancer quand 50 piĂšces manquent au puzzle de notre peuple ? »

Ce puzzle, disent-ils, doit ĂȘtre complet. Pas demain. Pas Ă  la prochaine session de pourparlers. Pas aprĂšs les vacances parlementaires. Maintenant.

Dans un climat de fatigue nationale et de scepticisme grandissant, cette veillĂ©e aux portes de Gaza sonne comme un ultimatum moral : il ne s’agit plus de calculs stratĂ©giques ou de jeux diplomatiques. Il s’agit d’ĂȘtres humains, de parents, d’enfants, de soldats, de civils — otages dans tous les sens du terme.

👉 Pour suivre en direct les mobilisations et les avancĂ©es diplomatiques :
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Par Infos-Israel.News


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