Ce qui aurait dû être une simple accolade entre connaissances dans le marché municipal de Netanya s’est transformé en scène d’une violence inouïe, laissant un homme gravement blessé, hospitalisé dans un état critique, avec un visage mutilé et un nerf facial paralysé. Ce lundi, un acte d’accusation particulièrement sévère a été déposé devant le tribunal de district du centre du pays à l’encontre d’un habitant de Netanya, soupçonné d’avoir violemment agressé un autre homme à l’aide d’une bouteille de bière en verre.
Les faits, qui remontent à deux semaines, se sont déroulés dans le marché municipal de Netanya, situé rue Yosef Sapir. Selon l’acte d’accusation, la victime — elle aussi résident de la ville — aurait approché l’accusé pour lui dire bonjour d’un geste amical : une main sur la nuque, une tape à la taille. Mais cette marque de camaraderie s’est soldée par une agression brutale. L’accusé aurait, sans avertissement, frappé violemment la victime à la tête avec le poing, déclenchant une rixe entre les deux hommes.
Ce qui suit est digne d’un scénario de film noir. Saisissant une bouteille de bière en verre, l’accusé aurait asséné un coup violent à la tête de la victime, brisant la bouteille sur son crâne, avant de continuer à le frapper avec les éclats tranchants dans le visage, le torse et l’abdomen. Les blessures ont été si graves que la victime, ensanglantée et à demi-inconsciente, a été transportée en urgence à l’hôpital Laniado, puis transférée au centre hospitalier Sheba après avoir été diagnostiquée avec une paralysie faciale.
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Les images de vidéosurveillance et les témoignages recueillis dressent un tableau accablant. À son arrivée au poste, l’accusé portait des vêtements maculés de sang. Les policiers ont retrouvé chez lui un portefeuille avec des billets également tâchés de sang. Interrogé sur l’origine de ces taches, il a répondu avec désinvolture : « C’est peut-être le mien, peut-être le sien, je ne sais pas. »
Lors de son interrogatoire, l’homme a reconnu avoir eu la bouteille en main, avoir frappé la victime, mais affirme ne plus se souvenir de la suite. « J’étais saoul, complètement déconnecté, j’ai vu que j’avais encore le bout de bouteille dans la main une fois rentré chez moi. Je l’ai jeté. »
Ce qui ressort du dossier judiciaire, c’est également le profil alarmant du suspect. Déjà poursuivi devant le tribunal de paix de Netanya pour des violences conjugales et des dégradations de biens — toujours dans un contexte d’alcoolisation —, il fait désormais face à une accusation de violence aggravée ayant entraîné une infirmité permanente, et ce, dans des circonstances particulièrement graves.
Le parquet demande sans surprise son maintien en détention jusqu’à la fin de la procédure judiciaire, le qualifiant de « dangereux et instable », ayant agi avec une arme blanche improvisée et dans un état d’ébriété avancée. Des éléments qui, pour les procureurs, confirment la menace réelle que représente cet individu pour la société.
Ce fait divers sordide relance une fois de plus le débat sur l’alcoolisme et la violence gratuite dans les lieux publics en Israël. Ce n’est pas la première fois que des bagarres éclatent dans les marchés ouverts du pays, où les tensions sociales, la promiscuité et parfois la précarité se mêlent à une consommation excessive d’alcool, souvent tolérée, voire banalisée.
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Plus largement, cette affaire révèle l’urgence de renforcer la présence policière et les dispositifs de prévention dans les espaces commerciaux fréquentés, en particulier dans les quartiers où les tensions sociales sont palpables. Les marchés, lieux de vie animés et colorés, ne doivent pas devenir des arènes de règlements de comptes ni des zones de non-droit où le bon sens se fait fracasser à coups de bouteille.
Rappelons que la victime, toujours hospitalisée, lutte pour retrouver ses facultés, alors que son visage porte désormais les stigmates d’un geste fou — pour un salut qui, à l’origine, se voulait fraternel.
👉 L’agresseur, lui, risque plusieurs années de prison. Mais la question reste entière : combien d’autres tragédies faudra-t-il encore pour que la société israélienne prenne au sérieux les signaux d’alarme autour de l’alcoolisme violent, particulièrement chez les récidivistes en liberté conditionnelle ?
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