Le Telegraph a levĂ© le voile sur une bombe diplomatique en prĂ©paration : le Premier ministre britannique Kir Starmer s’apprĂŞte Ă prĂ©senter une feuille de route pour mettre fin Ă la guerre Ă Gaza, incluant la reconnaissance officielle d’un État palestinien. Cette initiative, qui sera discutĂ©e avec les alliĂ©s de Londres – dont les États-Unis et plusieurs pays arabes – vise Ă poser les « fondations d’une paix durable ». Et elle risque d’aggraver la fracture grandissante entre IsraĂ«l et l’Europe.
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Lors d’une rencontre symbolique en Écosse avec Donald Trump, Starmer a abordé la question humanitaire à Gaza. L’ancien président américain, qui reste une figure centrale du camp républicain, a tenu un discours ambigu. D’un côté, il reconnaît les difficultés humanitaires et souhaite l’installation de « centres alimentaires » à Gaza, mais de l’autre, il ne soutient pas activement la reconnaissance d’un État palestinien, préférant « se concentrer sur nourrir les gens ».
Trump a ajouté : « Le Hamas utilise les otages comme boucliers humains. Israël hésite à entrer là où ils sont retenus, car cela signifie la mort assurée de certains. Mais nous savons où se trouvent certains d’entre eux. Et j’en parle avec Netanyahou. »
Le fait que Starmer envisage sérieusement une reconnaissance diplomatique soulève des tensions au sein même de son parti travailliste. Un tiers des députés travaillistes ont déjà signé une lettre appelant à une reconnaissance immédiate. De son côté, le porte-parole de Downing Street confirme que la question n’est plus « si », mais « quand ».
Le cabinet britannique envisage de soumettre cette décision à ses partenaires, espérant rallier d’autres pays européens. Le contexte est évident : la pression électorale, la montée des manifestations pro-palestiniennes dans les rues britanniques, et la volonté affichée de concurrencer politiquement la démarche d’Emmanuel Macron, qui a lui-même annoncé que la France reconnaîtra l’État palestinien en septembre lors de l’Assemblée générale de l’ONU.
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Dans le même temps, l’Allemagne, par la voix de son chancelier Friedrich Merz, annonce le lancement immédiat d’un pont aérien humanitaire vers Gaza, rejoint par la France et la Grande-Bretagne. Une conférence organisée à New York par la France et l’Arabie Saoudite (sans présence israélienne ni américaine) vient renforcer cette dynamique, bien que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ait lui-même reconnu : « Le plan à deux États n’a jamais été aussi loin de sa réalisation. »
Israël, pour sa part, dénonce vigoureusement ces manœuvres. Le Premier ministre Netanyahou a qualifié l’annonce française de « récompense pour le terrorisme », tandis que l’Autorité palestinienne et le Hamas se réjouissent d’un changement d’attitude occidental qu’ils jugent historique.
Le message est clair : l’Europe institutionnelle prend le parti d’une reconnaissance palestinienne unilatérale – au moment même où le Hamas continue de détenir des otages, de tirer sur les villes israéliennes et de rejeter toute paix véritable.
La légitimation d’un État terroriste sans désarmement du Hamas, sans réforme de l’Autorité palestinienne, et sans garanties de sécurité pour Israël, serait non seulement une faute morale, mais aussi une faute stratégique.
L’Europe oublie que la paix n’est pas une récompense, mais un résultat.
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