Aux États-Unis, l’antisémitisme ne se cache plus derrière des slogans codés ou des débats universitaires. Il s’exprime désormais à coups de poings, de couteaux et de cris meurtriers. Il y a deux semaines, dans le quartier de Forest Hills, à Queens, un restaurant casher, le « Sizzam », a été le théâtre d’une agression violente visant des clients juifs. Les assaillants hurlaient : « Nous allons tuer tous les Juifs ».
Selon les témoignages, la soirée a basculé quand une bande de voyous s’est mise à provoquer des convives identifiés comme juifs. Les insultes se sont transformées en menaces explicites, puis en violences physiques. Elhem Sharga, 45 ans, a tenté de protéger son sac à main que l’un des agresseurs cherchait à voler. En retour, elle a été frappée de coups de poing et de pied, projetée au sol, tout en essuyant des cris « Mort aux Juifs ».
Son mari, accouru pour la défendre, a été poignardé à la tête et au bras. Il a dû être hospitalisé pour un traumatisme crânien et une fracture du bras. Elhem Sharga, elle, a été admise avec plusieurs côtes cassées et des blessures internes.
La police de New York, arrivée après la fuite des assaillants, a initialement refusé de classer l’affaire comme un crime haineux, la qualifiant simplement de « rixe ». Une décision qui a suscité un tollé médiatique et une colère publique, poussant le FBI à ouvrir une enquête fédérale. L’agence rassemble désormais les témoignages, avec la possibilité de poursuivre les agresseurs pour crime de haine fédéral, un chef d’accusation pouvant mener à de lourdes peines de prison.
Pour l’heure, aucun suspect n’a été arrêté. Les enquêteurs travaillent conjointement au niveau local et fédéral. Mais cet épisode illustre un phénomène inquiétant : l’explosion des attaques antisémites physiques aux États-Unis, notamment dans des villes à forte communauté juive comme New York ou Los Angeles.
En Israël, ces faits ne sont pas vus comme des incidents isolés, mais comme un symptôme d’une vague mondiale d’antisémitisme, nourrie par la propagande anti-israélienne et par une complaisance politique et médiatique qui, trop souvent, minimise la gravité de ces violences.
Comme l’a rappelé récemment un rapport sur l’antisémitisme publié par le Congrès juif mondial, les menaces de type « tuer tous les Juifs » ne sont pas que des paroles en l’air : elles trouvent un écho dans des passages à l’acte, parfois meurtriers, comme à Pittsburgh en 2018 ou à Jersey City en 2019.
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