L’illusion d’une domination iranienne incontestée en Irak vient de prendre un sérieux coup. Dans un entretien exceptionnel accordé au journaliste israélien Tzvika Yehezkeli , l’analyste et militant pour la démocratie en Irak Intifad Kanbar a révélé une vérité dérangeante pour Téhéran : la majorité des chiites irakiens, et surtout les jeunes, détestent les milices pro-iraniennes… encore plus que les sunnites et les Kurdes.
Depuis des années, la stratégie iranienne repose sur un réseau de milices armées autour d’Israël – du Hamas à Gaza, du Hezbollah au Liban, jusqu’aux factions chiites en Irak et en Syrie – censé intimider et encercler l’État hébreu. Mais selon Kanbar, la façade de cette machine de guerre se fissure :
« Ces milices ne représentent qu’une infime minorité des chiites en Irak. La plupart, notamment les jeunes, rejettent l’Iran et son ingérence. Mais ils n’ont pas d’armes, contrairement aux milices qui contrôlent l’argent, l’armement et les postes-clés du pouvoir. »
Kanbar rappelle un épisode sanglant : l’ »intifada d’octobre 2019″ en Irak, où plus de 3 000 jeunes manifestants – dont des adolescents et même des enfants – ont été tués sur ordre direct de Qassem Soleimani et d’Abou Mahdi al-Muhandis. Un bain de sang passé sous silence par les grands médias occidentaux.
Et pourtant, sur le papier, l’Irak a les moyens militaires pour se libérer :
« Le Premier ministre Mohammed Shia’ al-Sudani – que nous appelons Abu Mustafa – dispose de plus d’un million de soldats irakiens bien entraînés, ainsi que de la police fédérale. Ils peuvent écraser et désarmer les milices par la force. »
Le problème ? L’absence totale de volonté politique. Les milices, sans base populaire réelle, survivent grâce à la protection d’élites corrompues et à l’argent de Téhéran.
Même comparaison avec le Liban :
« Hezbollah a encore une certaine popularité parmi les chiites libanais. En Irak, ces milices n’ont aucune légitimité. Même les chiites les exècrent. »
Pour Israël, ces révélations sont cruciales : elles montrent que l’emprise iranienne dans la région est loin d’être aussi solide que le prétend la propagande des ayatollahs. Un Irak libéré de l’influence iranienne pourrait faire basculer l’équilibre stratégique au Moyen-Orient, isolant davantage Téhéran et ses alliés terroristes.
Reste une question explosive : quand le gouvernement irakien aura-t-il le courage de passer à l’action ? Car pour l’instant, plus d’un million de soldats entraînés restent l’arme dormante d’un État paralysé. Et chaque jour d’inaction renforce l’axe du mal Iran-Hamas-Hezbollah.
➡️ Voir aussi :
.