« Héritiers de la faim d’Auschwitz » : familles de deux otages israéliens alertent – « Si on attend encore, il n’y aura plus 20 survivants »

Les images insoutenables diffusées ces derniers jours par le Hamas, montrant les otages israéliens Evyatar David et Rom Breslavsky dans un état de maigreur extrême, ont bouleversé l’opinion publique. Mais pour certaines familles, cette réalité n’est pas seulement un choc : elle réveille des blessures intergénérationnelles, celles de la Shoah.

À Gaza, parmi ces otages, se trouve Alon Ahel, petit-fils d’un rescapé d’Auschwitz. Sa mère, Idit Ahel, ose une question glaçante : « Sommes-nous revenus à la Shoah ? » Son grand-père, Simha Ahel, avait quitté le camp d’extermination à 30 kilos, survivant au prix d’un combat inhumain. Aujourd’hui, son petit-fils, affamé, blessé à l’œil et privé de soins, répète l’histoire tragique : même corps émacié, même lutte pour la survie.

« La faim, ça se transmet »

« Mon père n’en parlait pas, mais la nuit il criait dans son sommeil », se souvient Kobi Ahel, le père d’Alon. Idit poursuit : « Alon a ces gènes-là. Il sait ce que c’est de ne pas manger, de survivre. Il sent ma force et il s’accroche à elle. »
Pour elle, la colère s’ajoute à la douleur : « On envoie chaque jour des camions d’aide humanitaire à Gaza, sans exiger en retour que cette aide parvienne aux otages. C’est intenable. Avant tout, il faut sauver ceux qui meurent de faim. »

➡ Voir sur Infos-Israel.News – Alerte Info 24/24 les derniers témoignages des familles d’otages.

« On sait qu’il reste 20 otages vivants. Mais pour combien de temps ? »

Ruthi Strom, mère de l’otage Eitan Horn, parle d’une voix brisée : « Si on attend encore, il n’y aura plus 20 survivants. »
Son autre fils, Yair, a été libéré, mais la joie a été mutilée par l’absence de son frère : « C’était inhumain de les séparer. »
Ruthi a vu les mêmes vidéos que les parents d’Alon : « On sait depuis longtemps que leurs conditions se dégradent : ils ne mangent pas tous les jours, parfois pas du tout. C’est presque rien, voire rien. Et pourtant rien ne bouge. »

Les survivants de la Shoah en première ligne

Parmi les soutiens aux familles : des rescapés de la Shoah, parfois âgés de 99 ans, qui voient dans la détention des otages israéliens un écho terrifiant à leur propre histoire. « Ils disent que cela ne peut pas recommencer. Ils trouvent encore la force de venir nous soutenir. C’est bouleversant », confie Ruthi.

Un avertissement à Israël et au monde

Pour Idit et Ruthi, la question dépasse leurs fils : c’est le test moral de tout un peuple.
Idit : « Si je suis forte, il est fort. Mais où est le débat public ? Où est la pression internationale ? »
Ruthi : « Il faut arrêter la guerre, ramener les otages, puis reconstruire. Sans eux, il n’y aura pas de guérison. »


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