Londres menace, Jérusalem riposte : Israël prête à couper la coopération sécuritaire si le Royaume-Uni reconnaît un État palestinien

Un bras de fer diplomatique de haute intensité se profile entre Israël et le Royaume-Uni. Selon le Times de Londres, Jérusalem envisage sérieusement de suspendre toute coopération sécuritaire avec Londres si le Premier ministre britannique Keir Starmer met sa menace à exécution en septembre : reconnaître officiellement un État palestinien, sauf si Israël accepte un cessez-le-feu à Gaza, renonce à toute annexion en Judée-Samarie et s’engage dans un processus menant à une solution à deux États.

Pour Israël, cette annonce revient à « offrir un prix au Hamas » à la suite du massacre du 7 octobre. Un haut responsable diplomatique israélien cité par le Times avertit que « le Royaume-Uni et d’autres pays tentés par cette reconnaissance devraient réfléchir aux conséquences ». Derrière cette mise en garde se cache un atout stratégique majeur : un partenariat sécuritaire vital entre Londres et Jérusalem, qui pourrait être rompu.

Depuis des années, le Mossad et Tsahal transmettent aux services britanniques des renseignements cruciaux sur les activités iraniennes en Europe, ayant permis – toujours selon le journal – de déjouer plusieurs attaques, dont un projet d’attentat contre l’ambassade israélienne à Londres. Cinq suspects avaient été arrêtés. L’armée britannique a également bénéficié de technologies militaires israéliennes, de drones de surveillance utilisés en Irak et en Afghanistan, et d’équipements jugés « salvateurs » pour ses soldats.

Mais la coopération ne se limite pas à l’histoire : depuis le 7 octobre, l’armée de l’air britannique effectue quasi quotidiennement des vols de reconnaissance au-dessus de Gaza, fournissant à Israël des données sensibles pour localiser les otages. Le Times rapporte que, face à un manque d’appareils, Londres a même sous-traité certaines missions de renseignement aérien à des contractants américains pour le compte d’Israël.

Une rupture de ce partenariat pourrait affecter directement la sécurité britannique. L’accès privilégié aux données israéliennes sur le terrorisme iranien serait perdu, et les opérations conjointes contre les menaces transnationales se trouveraient compromises. Certains ministres israéliens redoutent néanmoins que cette mesure de rétorsion ne nuise à l’économie israélienne et ne provoque l’arrêt de l’aide militaire britannique.

À Londres, Starmer maintient sa ligne dure, affirmant que la reconnaissance d’un État palestinien interviendra avant l’Assemblée générale de l’ONU si Israël ne modifie pas radicalement sa politique. À Jérusalem, la réponse se prépare – et pourrait bien marquer un tournant stratégique dans les relations bilatérales.

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