La tension entre l’establishment militaire et la direction ultra-orthodoxe atteint un nouveau sommet. Alors que des rumeurs évoquaient un possible allègement des arrestations de déserteurs au sein de la société haredi, l’armée dément tout changement de politique.
Selon un haut responsable de Degel HaTorah, des briefings internes auraient laissé entendre qu’entre 80 et 100 % des jeunes arrêtés récemment seraient libérés sous une semaine. L’objectif affiché par les rabbins : permettre aux étudiants des yeshivot de reprendre leurs études sans craindre l’arrestation, et éviter une escalade de la confrontation.
« Nous ne cherchons pas la guerre pour la guerre », a affirmé la source. « Si nous savons qu’il n’y aura pas d’arrestations à domicile, nous n’appellerons pas à un conflit total. »
Hier, un étudiant en yeshiva a été interpellé à l’aéroport Ben Gourion. Les dirigeants haredim relativisent l’incident, affirmant que leur mobilisation vise avant tout les descentes policières au domicile des jeunes.
Tsahal reste ferme
Le porte-parole de l’armée a rappelé que la police militaire agit « conformément à la loi » contre les insoumis et déserteurs, et qu’aucune modification de doctrine n’était à l’ordre du jour.
En toile de fond, la communauté ultra-orthodoxe intensifie sa mobilisation. Le “faction de Jérusalem” a lancé un concours polémique : les jeunes recevant un ordre de mobilisation peuvent s’inscrire à une loterie dotée de milliers de shekels, présentés comme une récompense “aux héros ayant reçu leurs convocations”.
Les réservistes, à bout de souffle
Au même moment, dans les rangs de Tsahal, la grogne monte. Des réservistes, épuisés par des mois de service, demandent une loi de conscription juste. Lors d’une réunion de la commission de la Défense et des Affaires étrangères, un réserviste, Nir Yeshashar, a interpellé le président de séance, Boaz Bismuth :
« Pourquoi ne parlez-vous pas de nous ? Je veux que vous garantissiez une vraie loi de recrutement, pour que nous ne soyons pas seuls à porter le fardeau. »
La colère des familles de combattants
Dr. Hanna Katan, mère de plusieurs soldats en service, dénonce un “hilloul Hashem” (profanation du nom divin) de la part de ceux qui refusent de servir :
« Depuis le début de cette guerre, j’ai huit combattants dans ma famille. Pas de fêtes ensemble. Nous nous engageons par devoir de Torah : c’est une guerre de mitsva. C’est un scandale que certains, au nom de la Torah, refusent de porter l’effort. »
Un manuel pour échapper à la conscription
L’organisation haredi Magen ouMoshia a diffusé un guide détaillé aux familles et étudiants pour éviter toute coopération avec Tsahal :
- Ne pas fournir d’informations sur l’adresse du jeune.
- Ne pas répondre aux appels ni signer de documents.
- Éviter tout contact avec des représentants de l’armée, même sous fausse identité.
- En cas d’arrestation, exiger la présence d’un avocat, refuser de répondre aux questions, et récupérer l’intégralité des effets personnels saisis.
Un fossé qui se creuse
Cette confrontation met en lumière une fracture profonde au sein de la société israélienne : d’un côté, les réservistes épuisés, prêts à repartir au front ; de l’autre, un secteur qui revendique une exemption totale au nom de la Torah. Dans un contexte où Israël affronte simultanément le Hamas à Gaza et le Hezbollah au nord, la question de l’égalité dans le service militaire devient une ligne de fracture nationale.
Pour suivre les évolutions de ce dossier :
- Infos-Israel.News – Israël
- Infos-Israel.News – Alerte Info 24/24
- Rak BeIsrael
- Alyaexpress-News
- Service militaire en Israël – Wikipédia