Un voyage organisé de 47 Israéliens en Bosnie s’est transformé en cauchemar kafkaïen : au moment du check-out de l’hôtel, la pochette contenant l’ensemble de leurs passeports a été jetée… à la poubelle du hall. Résultat : des dizaines de citoyens israéliens, dont des enfants en bas âge, se retrouvent coincés à l’étranger, sans documents d’identité et sans savoir quand ils pourront rentrer en Israël.
Tout avait pourtant commencé comme un séjour classique : deux bus, deux groupes de touristes, un guide qui collecte les passeports pour faciliter l’enregistrement à l’hôtel. Une pratique fréquente dans certains circuits, mais qui, cette fois-ci, s’est soldée par un désastre. Alors qu’un premier bus est reparti vers l’aéroport avec ses passagers munis de leurs passeports, le second groupe a découvert que ses documents avaient disparu.
La direction de l’hôtel a d’abord procédé à des recherches internes avant de vérifier les caméras de surveillance. Celles-ci ont révélé l’impensable : la pochette de passeports avait été prise avec d’autres sacs plastiques et jetée avec les ordures du hall. De là, elle a probablement fini à la décharge municipale. Paniqués, certains Israéliens ont eux-mêmes tenté de fouiller dans les montagnes de détritus de la décharge locale pour retrouver le précieux sac.
“C’est un cauchemar indescriptible”, témoigne Imad Zayna, de Nazareth, parti avec sa femme et ses quatre enfants, dont un bébé de 12 mois. “On nous a dit de tout confier à l’hôtel pour plus de sécurité, et maintenant on se retrouve coincés dans nos chambres, sans aucun horizon de retour.”
L’affaire met en lumière un autre problème : il n’existe pas de consulat israélien en Bosnie. C’est donc l’ambassade d’Israël à Belgrade (Serbie) qui a été saisie, en coordination avec la division des Israéliens en détresse du ministère des Affaires étrangères. Mais les démarches administratives, surtout en week-end, prennent du temps. Les touristes se retrouvent donc dans une zone grise, incapables de quitter le pays, privés de vols et même d’une identité officielle.
Cet incident illustre les failles d’un système qui repose trop souvent sur la “confiance” lors de voyages organisés. Mettre 47 passeports dans un sac plastique, confié à la réception d’un hôtel, revient à parier sur l’infaillibilité humaine… or une simple erreur a suffi pour bloquer des dizaines de familles. Si les passeports ne sont pas retrouvés, il faudra probablement émettre en urgence des laissez-passer temporaires via l’ambassade – un processus long et incertain.
En Israël, l’affaire fait déjà grincer des dents. Comment est-il possible qu’un groupe entier de citoyens puisse se retrouver sans documents de voyage, livré à la bureaucratie locale et aux lenteurs diplomatiques ? Certains y voient une alerte sérieuse : dans un monde où les Israéliens sont de plus en plus ciblés à l’étranger, chaque erreur logistique peut se transformer en crise de sécurité nationale.
En attendant, les 47 voyageurs israéliens vivent une attente insoutenable dans leur hôtel bosniaque. Entre appels aux autorités, fouilles dans les poubelles et pleurs d’enfants, leur retour en Israël dépend désormais du temps qu’il faudra pour remplacer, un à un, leurs passeports disparus.
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