Encore une fois, Emmanuel Macron se veut prophète de la paix au Moyen-Orient. Après un entretien avec le roi Abdallah de Jordanie et le président égyptien al-Sissi, le président français a publié une déclaration solennelle : « Non à la guerre, oui à la paix et à la sécurité pour tous ». Derrière les formules ronflantes, une impression de déjà-vu : Paris prétend offrir une solution miracle, mais oublie soigneusement le cœur du problème — les otages israéliens toujours enfermés dans les tunnels du Hamas.
Car qu’a réellement proposé Macron ? Une liste d’intentions généreuses, presque naïves : cessez-le-feu permanent, libération des otages, aide humanitaire massive pour Gaza, désarmement du Hamas et renforcement de l’Autorité palestinienne. Mais à aucun moment, il n’explique comment ces objectifs pourraient être atteints, ni pourquoi le Hamas — organisation terroriste désignée comme telle par l’Union européenne et les Nations unies — accepterait de déposer les armes. L’« oubli » le plus cruel est celui des familles qui attendent le retour de leurs proches, kidnappés le 7 octobre : Macron les mentionne du bout des lèvres, mais n’apporte aucun mécanisme concret pour leur libération.
La réalité, elle, est plus brutale. Depuis près de deux ans, le Hamas fait des otages son principal levier de chantage. Il les expose, les cache, les échange au compte-gouttes pour obtenir des concessions. Croire que le seul mot « conférence internationale » ou « solution politique » suffira à les ramener chez eux relève de l’illusion diplomatique. Et pendant ce temps, à Tel-Aviv et Jérusalem, des familles israéliennes se demandent si leurs proches sont encore vivants.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou n’a pas mâché ses mots. Dans une lettre adressée directement à Macron, il accuse le président français de « verser de l’huile sur le feu de l’antisémitisme », en promettant de reconnaître un État palestinien à l’ONU dès septembre. Selon lui, ce geste n’est pas un acte de paix mais une capitulation devant le terrorisme : il récompense le Hamas, décourage toute libération des otages et envoie un signal catastrophique aux juifs de France, déjà victimes d’une explosion d’agressions antisémites.
On aurait pu attendre de la France qu’elle soutienne une approche réaliste : faire pression sur le Qatar et la Turquie, parrains financiers du Hamas, pour contraindre l’organisation à rendre les otages. Exiger la démilitarisation effective de Gaza, comme le stipule la communauté internationale depuis des années. Ou encore, soutenir Israël dans son droit à défendre sa population. Mais non : Paris préfère organiser une conférence à New York, main dans la main avec l’Arabie saoudite, en répétant des slogans pacifistes.
La contradiction saute aux yeux. D’un côté, Macron dénonce une « escalade militaire israélienne » qui mènerait à une guerre sans fin. De l’autre, il propose de désarmer le Hamas — un objectif qui ne peut être atteint que par… une opération militaire sur le terrain. Qui croit sérieusement que les brigades armées du Hamas, aguerries, financées et prêtes à mourir en « martyrs », rendront leurs fusils simplement parce que l’Élysée a publié un communiqué ?
Au fond, cette posture s’inscrit dans la ligne actuelle de la diplomatie française : paraître « équilibrée », au prix d’un relativisme dangereux. Mais il y a un point que Paris refuse obstinément d’affronter : Israël n’a pas déclenché cette guerre. Le 7 octobre, c’est le Hamas qui a massacré, brûlé, violé et enlevé. Et depuis, c’est lui qui retient en otage des bébés, des vieillards et des civils innocents. Renvoyer dos à dos Israël et le Hamas, c’est déjà donner raison aux bourreaux.
Les familles des otages n’ont pas besoin de beaux discours à New York. Elles n’ont pas besoin d’une « mission de stabilisation internationale » dont on sait d’avance qu’elle n’aura ni soldats, ni budget, ni mandat clair. Elles ont besoin d’actes : couper les financements terroristes, isoler diplomatiquement le Hamas, renforcer la pression militaire jusqu’à ce qu’il n’ait plus le choix que de céder.
Mais voilà, en France, on préfère les illusions à la réalité. On se persuade qu’un sommet diplomatique, agrémenté de quelques poignées de mains, pourra faire oublier les photos d’otages, les cris de leurs familles et la terreur quotidienne des Israéliens vivant sous les roquettes.
Alors oui, Monsieur Macron, parlons de paix. Mais d’abord, parlons des otages. Car sans eux, aucun accord, aucun communiqué, aucune conférence ne pourra jamais prétendre être une solution.
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