La guerre ne se mène pas uniquement avec des chars et des drones. Elle se joue aussi sur le terrain de l’image, de la perception et des récits. Hier soir, c’est ce champ de bataille invisible qui a explosé en direct, lorsqu’un des commentateurs les plus connus d’Israël, Zvi (Zvika) Yehezkeli, spécialiste du monde arabe , a lâché une bombe verbale qui continue de résonner : il a affirmé que les journalistes opérant dans la bande de Gaza servent de relais à la propagande du Hamas, et que leur élimination serait donc « justifiée ».
Des propos qui embrasent le débat
En direct, Yehezkeli a lâché :
« Nous sommes à peine présents dans l’arène de la conscience. Malheureusement. Et si Israël décide d’éliminer les journalistes [de Gaza], mieux vaut tard que jamais. »
Quelques instants plus tard, il a ajouté :
« Ce sont des journalistes qui se cachent dans des hôpitaux, qui y installent des bureaux secrets et qui diffusent une image totalement biaisée, à l’opposé de la réalité, au service des intérêts du Hamas. »
Ces phrases, captées par des milliers de téléspectateurs, ont immédiatement déclenché une tempête médiatique et politique. D’un côté, certains estiment qu’il s’agit d’une expression de frustration légitime face à une presse internationale souvent partiale dans sa couverture du conflit israélo-palestinien. De l’autre, ses critiques l’accusent d’avoir franchi une ligne rouge en appelant à la violence contre des professionnels des médias.
Les réactions en chaîne
Sur X (ex-Twitter), les réactions se sont multipliées en quelques heures.
– « Je me demande si le « journaliste » Yehezkeli comprend qu’au moment où il appelle à verser le sang de ses collègues, cela peut se retourner contre lui », a écrit un internaute.
– Un autre a ironisé : « Ce qu’il a dit, ce n’est pas une erreur de direct. C’est une idéologie dangereuse qui le disqualifie lui-même du journalisme. »
– Certains, au contraire, estiment qu’il n’a fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : « Ces soi-disant journalistes sont souvent la pointe de l’iceberg du Hamas. Israël a raison de les cibler, même si c’est trop tard », a lancé un utilisateur.
La question de fond : le rôle des médias en temps de guerre
Cette polémique ne se limite pas à la personnalité de Zvi Yehezkeli. Elle relance un débat crucial : quelles sont les limites de la liberté de la presse en zone de guerre ?
– D’un côté, la presse internationale brandit le droit d’informer.
– De l’autre, Israël accuse certains journalistes basés à Gaza d’être directement liés au Hamas, d’utiliser leur statut pour protéger des activités terroristes et de fournir une couverture favorable au groupe islamiste.
L’histoire récente regorge d’exemples où le journalisme et la propagande se confondent, du Liban de Hezbollah aux médias contrôlés par Daech en Syrie. Ce n’est donc pas un débat anodin, mais un sujet de sécurité nationale.
Israël pris entre deux feux : propagande et légitimité
Israël, déjà confronté aux critiques constantes de l’ONU, de l’Union européenne et de certaines ONG, sait que chaque image de Gaza diffusée dans les médias devient une arme. Les images d’immeubles détruits, souvent sans contexte sur l’usage militaire que le Hamas en faisait, alimentent une narration où l’État hébreu apparaît comme le bourreau et non comme la cible d’une organisation terroriste.
Le président Trump, dans ses déclarations passées, avait déjà mis en garde contre ce « théâtre médiatique » utilisé pour affaiblir Israël sur le plan diplomatique. Pendant ce temps, la Syrie post-Assad, l’Iran et ses relais régionaux continuent de financer une guerre de communication où chaque vidéo virale peut peser plus lourd qu’une roquette.
Yehezkeli, un franc-parler qui dérange
Ce n’est pas la première fois que Zvi Yehezkeli défraye la chronique. Orientaliste respecté mais souvent controversé, il est connu pour ses enquêtes d’infiltration et ses prises de position tranchées. Ses admirateurs le voient comme un lanceur d’alerte courageux qui ose dénoncer les collusions entre médias et organisations islamistes. Ses détracteurs le qualifient de « provocateur irresponsable » qui met en danger la crédibilité d’Israël.
Certains Israéliens ont réagi avec une pointe d’humour noir : « S’il fallait éliminer tous les journalistes partiaux contre Israël, il ne resterait plus grand monde dans les rédactions européennes ! » Mais derrière la plaisanterie, le malaise est réel. Le pays, déjà sous pression militaire et diplomatique, doit-il ajouter une crise autour de la liberté de la presse ?
Une polémique révélatrice
L’affaire Yehezkeli révèle au fond une vérité dérangeante : dans les guerres modernes, la bataille de l’opinion publique est aussi cruciale que la bataille militaire. Le Hamas l’a compris depuis longtemps. Israël, malgré ses victoires militaires, peine encore à gagner la guerre des images.
L’écho de cette affaire ne devrait pas s’éteindre rapidement. Entre ceux qui applaudissent le franc-parler de Yehezkeli et ceux qui réclament son exclusion du paysage médiatique, un fossé s’ouvre. Mais une chose est certaine : cette polémique ne fait que confirmer que dans le conflit israélo-palestinien, chaque mot est une arme.
Pour suivre et analyser ces débats brûlants autour de la sécurité, de la presse et du rôle d’Israël dans la région, consultez Infos-Israel.News, ainsi que nos partenaires Rak BeIsrael et Alyaexpress-News.
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