Haïm Korsia attaque Netanyahu : malaise au sommet entre Israël et la France

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a publiquement condamné les propos du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, au sujet d’Emmanuel Macron, suscitant un profond malaise dans la communauté juive française. Dans une déclaration sur BFMTV, il a affirmé que « personne ne peut être d’accord avec lui », en réaction à l’accusation de Netanyahu selon laquelle le président français « alimente le feu antisémite » en envisageant de reconnaître un État palestinien.

Cette prise de position, inhabituelle de la part d’un haut représentant religieux juif, intervient alors qu’Emmanuel Macron a envoyé une lettre de protestation directe à Netanyahu, le 26 août dernier, dénonçant des accusations « offensantes » et appelant Israël à mettre fin à sa « fuite en avant meurtrière » à Gaza.

Korsia, tout en reconnaissant l’impératif sécuritaire pour Israël de neutraliser la menace du Hamas — rappelant les atrocités du 7 octobre 2023 — a martelé la nécessité de revenir à la voie diplomatique : « Il faut trouver une solution qui soit la suite de la guerre par la diplomatie », a-t-il déclaré. Il a également souligné que les propos de Macron ont été conditionnés à des engagements, et qu’il n’a jamais évoqué une reconnaissance automatique de la Palestine.

Cette séquence diplomatique tendue survient dans un climat international de plus en plus critique envers Israël. Les autorités sanitaires de Gaza font état de plus de 63 000 morts, principalement des femmes et des enfants, depuis le début des hostilités. Les frappes israéliennes auraient également touché des zones de distribution d’aide humanitaire, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique. Selon Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, Gaza connaît « une mort et une destruction sans précédent ».

La tension monte aussi sur le plan judiciaire : la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé en juillet les mandats d’arrêt visant Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant notamment d’avoir utilisé la famine comme arme de guerre. La Cour internationale de Justice (CIJ), de son côté, a enjoint Israël dès janvier à empêcher tout acte de génocide et à faciliter l’aide humanitaire.

Dans ce contexte, les critiques d’Haïm Korsia, censées incarner une voix de rassemblement, créent un véritable séisme au sein des élites juives de France. Doit-on y voir un repositionnement stratégique face à l’opinion publique française ou un réel désaveu de la politique israélienne actuelle ?

Une chose est sûre : les lignes bougent, et la fracture entre soutien inconditionnel à Israël et nécessité de rendre des comptes devient de plus en plus visible dans les hautes sphères communautaires.


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