Netanyahou refuse une visite de Macron en Israël, selon Meyer Habib

Le fossé diplomatique entre Paris et Jérusalem se creuse. L’ancien député Meyer Habib a révélé mardi soir sur i24NEWS que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou aurait décliné la proposition d’Emmanuel Macron de se rendre prochainement en Israël. « Les conditions actuelles ne rendent pas une telle visite souhaitable », aurait expliqué le chef du gouvernement israélien lors d’un entretien de près de deux heures avec Meyer Habib à Jérusalem.

Le Premier ministre aurait par ailleurs chargé son interlocuteur de transmettre un message personnel au président français. Habib affirme s’être déjà acquitté de cette mission, tout en soulignant la gravité de la situation : « Les relations franco-israéliennes sont gravement dégradées. »

L’ancien parlementaire, proche de Netanyahou, n’a pas mâché ses mots. Il accuse Emmanuel Macron de « donner une prime au Hamas » en poussant l’Europe à reconnaître un État palestinien. Pour lui, cette initiative diplomatique revient à récompenser une organisation terroriste toujours responsable de la détention d’otages israéliens et coupable du massacre du 7 octobre 2023. « Cette reconnaissance ne fera qu’encourager le Hamas à ne pas céder, à prolonger la guerre et à refuser la libération des otages », a-t-il averti.

La France prévoit d’officialiser cette reconnaissance lors de la conférence internationale du 22 septembre à New York, qu’elle co-présidera avec l’Arabie saoudite. Un calendrier hautement polémique : la date correspond à la veille de Roch Hachana, fête majeure du judaïsme qui marque le Nouvel An. « C’est symbolique et inacceptable », a tranché Habib.

Ce choix diplomatique irrite d’autant plus Jérusalem que plusieurs alliés stratégiques d’Israël — les États-Unis mais aussi certains pays arabes comme les Émirats arabes unis — ont exprimé leur opposition à toute reconnaissance unilatérale de la Palestine. Washington a même qualifié cette initiative d’« erreur politique majeure » qui risque de saper les efforts régionaux issus des accords d’Abraham.

À Paris, Emmanuel Macron justifie sa démarche par la nécessité de relancer un processus de paix crédible. Il plaide pour un cessez-le-feu permanent, l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza, la libération des otages et le désarmement du Hamas. Mais du point de vue israélien, la reconnaissance de la Palestine sans garanties de sécurité équivaut à légitimer une entité hostile.

La crispation actuelle illustre une rupture profonde dans une relation bilatérale autrefois marquée par une coopération sécuritaire et technologique solide. Le refus de Netanyahou de recevoir Macron est perçu comme un signal fort : Jérusalem n’entend pas accorder de légitimité à un président français accusé de fragiliser Israël dans un moment de guerre.

À mesure que l’Assemblée générale de l’ONU approche, les tensions risquent de s’exacerber. La France veut incarner l’audace diplomatique, Israël y voit une dangereuse naïveté. Entre Paris et Jérusalem, la fracture semble désormais consommée.

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