Israël : Gideon Saar confirme l’adhésion au « plan Trump » pour mettre fin à la guerre de Gaza

Alors que Benyamin Netanyahou garde le silence, c’est le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui a pris la parole ce mardi lors d’une visite officielle en Croatie. Face à la presse, il a confirmé que Jérusalem avait donné son accord de principe au plan de Donald Trump, qui prévoit un échange massif de prisonniers contre les otages israéliens et l’ouverture de négociations encadrées par Washington pour mettre fin à la guerre à Gaza.

« La guerre peut s’arrêter demain », a déclaré Saar aux côtés de son homologue croate, « à deux conditions : la libération des otages et le désarmement complet du Hamas ». Il a insisté : « Le second point n’est pas seulement vital pour Israël, il l’est aussi pour l’avenir des Palestiniens eux-mêmes, pour leur libération du joug terroriste, et pour la stabilité régionale. »

Selon les détails du plan Trump, tous les 48 otages encore détenus à Gaza seraient libérés dès le premier jour en échange de milliers de prisonniers palestiniens, tandis que l’opération militaire « Merkavot Gid’on B » visant à reprendre Gaza-ville serait annulée. En contrepartie, des pourparlers seraient ouverts immédiatement sous l’égide américaine, Israël s’engageant à ne pas reprendre les hostilités tant que ces négociations avancent.

Netanyahou, de son côté, continue d’éviter de confirmer publiquement ce ralliement, se contentant de déclarer que la proposition américaine est « sérieusement étudiée ». Une prudence qui traduit les profondes divisions au sein de la coalition et de l’opinion israélienne : céder aux conditions américaines, c’est accepter un compromis qui pourrait être perçu comme une victoire pour le Hamas.

En toile de fond, la visite de Saar en Croatie a été marquée par des manifestations pro-palestiniennes, scandant « génocide » et « apartheid » devant le bureau du Premier ministre croate Andrej Plenković. Le ministre israélien a rappelé que « depuis deux ans, Israël est attaqué sur toutes ses frontières » et dénoncé les initiatives internationales visant à reconnaître un État palestinien comme « une récompense offerte au Hamas pour le massacre du 7 octobre ».

Donald Trump, de son côté, a affirmé : « Nous sommes très proches d’un accord », renforçant la pression sur Jérusalem pour se positionner clairement. Mais pour Israël, la ligne rouge reste la sécurité : sans démantèlement du Hamas, aucune paix ne sera durable.

Ce bras de fer souligne à quel point la diplomatie américaine tente de reprendre la main sur un conflit enlisé, alors même que l’Europe, notamment la France et l’Espagne, pousse à la reconnaissance unilatérale de la Palestine. Entre Washington, Paris et Jérusalem, les divergences stratégiques se creusent, et l’avenir du Proche-Orient semble plus que jamais suspendu à des négociations fragiles.

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