« Fin du rÚgne de Macron » : un nouveau Premier ministre en France et une mobilisation maximale pour le « jour de la colÚre »

La Ve RĂ©publique traverse l’une des plus graves crises politiques de son histoire rĂ©cente. Emmanuel Macron, affaibli par l’absence de majoritĂ© parlementaire et la dĂ©fiance croissante de l’opinion publique, a dĂ» nommer en urgence un cinquiĂšme Premier ministre en moins de deux ans. Le choix s’est portĂ© sur son ministre de la DĂ©fense, SĂ©bastien Lecornu, 39 ans, fidĂšle alliĂ©. Mais loin d’apaiser la tempĂȘte, cette nomination alimente la contestation et survient Ă  la veille d’un vaste mouvement social baptisĂ© « Bloquons tout », prĂ©sentĂ© comme un « jour de la colĂšre » qui pourrait paralyser la France.

Le limogeage de François Bayrou, sanctionnĂ© par un vote de dĂ©fiance Ă  l’AssemblĂ©e nationale, a Ă©tĂ© vĂ©cu comme une humiliation pour le chef de l’État. Le nouveau Premier ministre, SĂ©bastien Lecornu, a gravi les Ă©chelons politiques Ă  une vitesse fulgurante : maire Ă  18 ans, conseiller de Nicolas Sarkozy Ă  22 ans, puis pilier de la majoritĂ© macroniste dĂšs 2017. En 2022, il avait dirigĂ© la campagne victorieuse d’Emmanuel Macron face Ă  Marine Le Pen. Mais cette loyautĂ©, qui lui vaut aujourd’hui Matignon, est interprĂ©tĂ©e par l’opposition comme un signe d’isolement prĂ©sidentiel.

Le contexte est explosif : la dette publique française atteint 3 300 milliards d’euros, soit 114 % du PIB, et le dĂ©ficit dĂ©passe 6 % — le double des critĂšres europĂ©ens. L’incapacitĂ© de Macron Ă  rĂ©former face Ă  un Parlement divisĂ© paralyse toute action. L’opposition de gauche, qui espĂ©rait une ouverture, a dĂ©noncĂ© un « coup de force ». Le dĂ©putĂ© socialiste Philippe Brun a fustigĂ© « une gifle infligĂ©e au Parlement », parlant d’un choix qui « porte l’odeur de la fin de rĂšgne ».

Du cĂŽtĂ© du Rassemblement national, Marine Le Pen a ironisĂ© sur « la derniĂšre cartouche du macronisme ». Elle voit dans la nomination de Lecornu une tentative dĂ©sespĂ©rĂ©e de prĂ©server un pouvoir en voie d’effondrement. Son dauphin, Jordan Bardella, laisse pourtant entendre que des collaborations ponctuelles ne sont pas exclues. Des sources rapportent qu’il aurait rencontrĂ© discrĂštement Lecornu l’an passĂ©, signe que la droite radicale pourrait, Ă  l’occasion, soutenir certaines mesures, Ă  l’exception notable du budget 2026 qui s’annonce comme l’épreuve de vĂ©ritĂ©.

Les chiffres d’impopularitĂ© du prĂ©sident atteignent des records. Selon un sondage relayĂ© par Reuters et AFP, 77 % des Français se disent insatisfaits de son action. Pourtant, Macron exclut toute dĂ©mission et rĂ©pĂšte qu’il ira « jusqu’au bout » de son mandat en 2027, mĂȘme si la Constitution lui interdit de briguer un troisiĂšme mandat consĂ©cutif. En attendant, il affronte la rue : la mobilisation du 10 septembre, nĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, promet de rassembler une contestation transpartisane.

Sous le slogan « Bloquons tout », les organisateurs appellent Ă  des actions de dĂ©sobĂ©issance civile massives : blocages de trains, barrages routiers, perturbations dans les raffineries et mĂȘme boycott des paiements dans les commerces. Un haut responsable du renseignement citĂ© par l’AFP dĂ©crit une « mouvement horizontal, sans leader, mais avec une colĂšre diffuse, des campagnes jusqu’aux grandes villes ».

Le ministre de l’IntĂ©rieur Bruno Retailleau prĂ©vient que certaines « petites cellules, trĂšs organisĂ©es et dĂ©terminĂ©es », risquent de mener des opĂ©rations violentes. Les autoritĂ©s dĂ©ploieront 80 000 policiers et gendarmes, Ă©paulĂ©s par des drones, des hĂ©licoptĂšres et des vĂ©hicules blindĂ©s. « La rĂ©ponse policiĂšre sera massive », a-t-il insistĂ©.

Ce climat de quasi-insurrection en France retient l’attention Ă  l’étranger. Pour IsraĂ«l, qui suit de prĂšs la situation en Europe, le risque est double : voir un partenaire traditionnel s’affaiblir, et constater la montĂ©e en puissance d’une extrĂȘme droite française qui, tout en affichant parfois un soutien Ă  IsraĂ«l, reste marquĂ©e par un lourd hĂ©ritage antisĂ©mite 【Infos-Israel.News】.

Au plan gĂ©opolitique, la fragilisation d’Emmanuel Macron intervient alors que la France entend jouer un rĂŽle central sur la scĂšne internationale, notamment Ă  l’ONU oĂč le prĂ©sident a annoncĂ© son intention de reconnaĂźtre un État palestinien. Cet affaiblissement interne risque de limiter sa capacitĂ© Ă  peser dans les nĂ©gociations internationales, laissant le champ libre Ă  d’autres puissances, de Washington Ă  Moscou, sans oublier TĂ©hĂ©ran.

La journĂ©e de demain s’annonce donc dĂ©cisive : test grandeur nature de la rĂ©silience d’un prĂ©sident contestĂ©, mais aussi moment charniĂšre pour une RĂ©publique qui vacille entre paralysie institutionnelle et colĂšre populaire. Le « jour de la colĂšre » pourrait bien devenir, aux yeux de l’Histoire, le symbole d’un basculement irrĂ©versible du macronisme vers son crĂ©puscule.


RĂ©daction francophone Infos Israel News pour l’actualitĂ© israĂ©lienne
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