Un rapport publié par Tal Barri, directeur de la recherche au Centre Alma pour l’étude des défis sécuritaires au Nord, met en lumière une menace qui demeure trop souvent occultée : la présence et la réorganisation de l’unité d’élite Radwan du Hezbollah le long de la frontière israélo-libanaise. Malgré des pertes lourdes et la destruction d’infrastructures stratégiques, cette force terroriste compte encore environ 3 000 combattants actifs et plusieurs centaines de membres de soutien.
Une unité affaiblie mais pas anéantie
Selon Barri, l’unité Radwan, fer de lance du Hezbollah et entraînée pour mener une éventuelle infiltration en Galilée, a subi des frappes décisives depuis le début de la guerre. Plusieurs de ses commandants de haut rang ont été éliminés par Tsahal, et ses bases militaires dans le sud du Liban ont été largement détruites. Le plan initial du Hezbollah – une offensive terrestre visant à franchir la frontière et à occuper des localités israéliennes – a ainsi été mis à mal.
Cependant, la menace persiste. Barri souligne que l’unité Radwan s’est redéployée vers le nord du Litani et dans la vallée de la Bekaa. Elle y entretient désormais de nouveaux camps d’entraînement, notamment dans la zone de Wadi Faara au sud d’al-Hermel. Cinq de ces camps ont été récemment ciblés par des frappes aériennes israéliennes, tuant au moins dix combattants.
Une stratégie d’adaptation
Privé de sa profondeur opérationnelle au sud du Liban, le Hezbollah adapte ses plans. Ses combattants locaux continuent d’agir discrètement dans les villages frontaliers, en collectant du renseignement et en reconstruisant des dépôts d’armes. En parallèle, de nouveaux recrutements et entraînements sont menés dans la Bekaa, preuve que le mouvement chiite entend maintenir une force de frappe, même amoindrie.
Le rapport rappelle qu’au cours des deux derniers mois, plusieurs attaques israéliennes ont déjà visé ces infrastructures. En juillet, une frappe près de Chmistar avait éliminé six membres de l’unité. Ces opérations israéliennes montrent que Tsahal garde l’initiative, empêchant Radwan de retrouver sa pleine capacité offensive.
Une menace sur mesure
Tal Barri conclut que, dans l’état actuel, l’unité Radwan ne peut pas réaliser une invasion d’envergure en Galilée. En revanche, elle conserve la capacité de mener des actions ciblées et déstabilisatrices le long de la frontière : tirs de snipers, attaques au missile antichar, infiltrations ponctuelles, utilisation de drones explosifs ou de petits commandos. La zone la plus sensible, selon lui, reste la partie orientale de la frontière, autour du mont Dov, de Ghajar et de Metoula.
Ces tactiques, conçues pour harceler et tester la vigilance israélienne, s’inscrivent dans une stratégie plus large : maintenir une pression permanente sur le front nord, tout en affichant à l’Iran et aux alliés du Hezbollah la capacité de résister face à Israël.
Israël reste vigilant
Du point de vue israélien, cette analyse confirme la nécessité d’une vigilance absolue. Les frappes préventives contre les camps d’entraînement et les dépôts d’armes ne sont pas des choix de convenance mais une condition de sécurité nationale. Elles empêchent le Hezbollah de transformer le sud du Liban en zone d’assaut permanent.
Le parallèle avec Gaza est évident : le laxisme ou l’inaction permettent aux organisations terroristes de se renforcer. L’État hébreu ne peut se permettre un tel risque au nord. La population civile israélienne vivant dans la haute Galilée, déjà éprouvée par des années de tirs de roquettes, ne saurait être exposée à la menace supplémentaire de commandos infiltrés.
Conclusion
L’unité Radwan n’est plus l’arme redoutée qu’elle était avant la guerre. Ses chefs ont été éliminés, ses infrastructures détruites. Mais, fidèle à la logique du Hezbollah, elle se recompose et cherche à démontrer qu’elle reste une force opérationnelle. La communauté internationale, souvent silencieuse face à cette réalité, doit comprendre que la présence de 3 000 combattants lourdement armés le long de la frontière israélienne n’est pas un détail régional mais un danger majeur pour la stabilité du Moyen-Orient.
Face à ce risque, Israël poursuivra sa politique claire : frapper préventivement, empêcher toute réorganisation hostile et rappeler que la souveraineté nationale ne se négocie pas. La véritable paix ne viendra pas des illusions diplomatiques mais de la neutralisation effective des menaces terroristes.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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