Netanyahou admet implicitement l’échec du raid israélien au Qatar : la cible Hamas toujours en vie

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a publiquement reconnu que le retrait des dirigeants du Hamas résidant au Qatar est « l’obstacle principal » à la fin du conflit et à la libération de tous les otages. Cette déclaration intervient après une attaque aérienne israélienne visant ces dirigeants à Doha, que le Hamas affirme avoir survécu.

Faits établis

  • Le 9 septembre 2025, Israël a mené une frappe aérienne à Doha, dans le district de Leqtaifiya, ciblant les figures politiques et négociatrices du Hamas qui participaient à des discussions liées à une proposition de cessez-le-feu. (Al Jazeera)
  • Au moins six personnes ont été tuées dans cette attaque : cinq membres du Hamas et un agent de sécurité qatari. (ABC News)
  • Le Hamas affirme que ses hauts responsables visés, parmi lesquels Khalil al-Hayya, ont survécu à la tentative d’assassinat. (ABC News)
  • Le Qatar a fermement condamné l’attaque comme une violation de sa souveraineté et du droit international. (Al Jazeera)

Analyse

Le message de Netanyahou — selon lequel éliminer ces dirigeants au Qatar supprimerait le principal obstacle à un accord — traduit un changement significatif dans la posture israélienne : l’État d’Israël ne se limite plus à riposter depuis Gaza ou ses frontières, mais cherche désormais à frapper les centres de commandement politiques hors de ses territoires immédiats. Cela expose Tel-Aviv à des défis diplomatiques majeurs.

La revendication de l’échec ou, au moins, du non-impact sur les cibles principales (certains leaders du Hamas survivent), affaiblit partiellement la logique stratégique israélienne : si la cible n’est pas atteinte, la justification associée — qu’il s’agit d’une condition sine qua non pour faire progresser les pourparlers — perd de sa force devant l’opinion et sur la scène internationale.

Réactions

  • Sur le plan interne, ce type de reconnaissance tacite d’un « non‐succès » de l’opération pourrait alimenter les critiques contre le gouvernement, notamment autour de la stratégie militaire et des priorités dans la guerre.
  • Diplomatiquement, le Qatar, allié des États-Unis et médiateur reconnu, a dénoncé une atteinte à sa souveraineté et intimé à Israël qu’il assume les conséquences. (Al Jazeera)
  • Les États-Unis, bien informés selon plusieurs sources, auraient été avertis du plan israélien. Toutefois, le degré d’implication ou d’approbation reste soumis à des interprétations contradictoires dans les médias. (Newsweek)

Enjeux à venir

La reconnaissance implicite d’un échec stratégique pourrait relancer le débat sur la nécessité de voies de négociation — non seulement militaires mais diplomatiques — pour parvenir à une issue. Si l’élimination physique des dirigeants du Hamas continue d’être présentée comme la condition préalable à tout cessez-le-feu, l’absence de résultats concrets affaiblit la crédibilité de cette ligne.

De plus, les États du Golfe, des médiateurs ou alliés d’Israël pourraient être moins enclins à soutenir des opérations qui violent leur souveraineté, même si elles sont présentées comme nécessaires à la sécurité israélienne. Cela pourrait provoquer un isolement diplomatique accru.

 


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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