Elle ne s’arrête jamais. L’eurodéputée de La France insoumise Rima Hassan a annoncé ce samedi 13 septembre qu’elle embarquait de nouveau à bord d’une flottille en direction de Gaza. Après un premier essai raté en juin – son voilier avait été arraisonné par la marine israélienne – la militante franco-palestinienne récidive depuis le port tunisien de Bizerte. Une persévérance qui relève presque de la performance sportive : qui d’autre s’acharne à répéter un scénario dont on connaît déjà la fin ?
Une flottille aux accents de déjà-vu
La « Global Sumud Flotilla », partie fin août de Barcelone, prétend être le plus grand convoi humanitaire maritime jamais organisé pour Gaza. Ses organisateurs dénoncent un « génocide », quand bien même la terminologie est contestée par de nombreux juristes et institutions internationales. Hassan, de son côté, accuse les gouvernements occidentaux de « complicité par leur silence » (Franceinfo/AFP).
En juin dernier, la députée avait déjà pris place sur un voilier au nom fleuri mais au destin funeste : arraisonné par Israël avant même d’atteindre la bande de Gaza. L’épisode avait tourné court, mais visiblement pas la détermination de Rima Hassan à jouer les héroïnes maritimes.
Quand la politique vire au théâtre flottant
Officiellement, l’objectif est « humanitaire ». Officieusement, tout ressemble à une provocation soigneusement mise en scène. Car personne n’ignore qu’Israël, fort de son droit maritime, ne laisse passer aucune cargaison sans inspection. Résultat : à chaque tentative, les navires repartent bredouilles, les militants récoltent quelques gros titres et… les Gazaouis, eux, ne voient jamais les palettes de riz ni les caisses de médicaments promis.
Comme l’écrivait déjà l’Associated Press lors de précédents épisodes, ces flottilles « finissent plus souvent dans les communiqués de presse que dans les ports de Gaza » (AP News). Mais qu’importe : l’image compte plus que l’efficacité.
La rhétorique de l’échec recyclé
Dans son message sur X, Hassan accuse encore : « Nos gouvernements sont responsables de la poursuite du génocide à Gaza ». Une phrase qui sonne comme un copier-coller de ses déclarations précédentes, et qui fait l’économie d’une précision essentielle : c’est le Hamas, maître absolu de Gaza, qui détourne régulièrement l’aide humanitaire pour son arsenal militaire.
Quant au « drone » qui aurait survolé l’un des navires de la flottille au large de Tunis, dénoncé cette semaine par les organisateurs, aucune preuve tangible n’a été apportée. Le récit oscille entre thriller naval et roman de gare.
Israël reste ferme
La position israélienne est connue : toute cargaison à destination de Gaza doit transiter par les points de passage officiels, sous contrôle sécuritaire. La marine israélienne considère ces flottilles comme des opérations de communication, voire comme des tentatives de briser le blocus destiné à empêcher le Hamas d’importer armes et explosifs. Comme l’a rappelé le ministère de la Défense israélien dans une précédente déclaration, « l’aide humanitaire est autorisée quotidiennement par voie terrestre, mais pas via des expéditions pirates ».
Une répétition qui amuse plus qu’elle n’inquiète
Au final, l’initiative ressemble davantage à une croisière militante qu’à un véritable corridor humanitaire. On en vient à se demander si Rima Hassan ne devrait pas rebaptiser son navire « Titanic des illusions » : toujours la même traversée, toujours le même iceberg nommé Tsahal.
Pendant que les bateaux se font arraisonner, Israël continue à livrer, sous supervision internationale, des centaines de camions d’aide chaque semaine aux civils de Gaza via ses points de contrôle. Une réalité logistique dont les militants préfèrent ne pas parler, car elle casse la dramaturgie.
Rima Hassan navigue entre deux eaux : l’activisme médiatique et la provocation politique. Ses flottilles n’apportent pas d’aide réelle aux Gazaouis mais entretiennent le récit d’un affrontement épique entre « militants pacifistes » et « marine israélienne ». En réalité, il ne s’agit que d’un spectacle répétitif, où la fin est connue d’avance : Israël bloque, les militants dénoncent, et les réseaux sociaux s’enflamment.
Au large de Gaza comme ailleurs, la politique spectacle a encore de beaux jours devant elle.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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