À la veille d’un sommet islamo-arabe prévu à Doha, l’Iran brandit à nouveau la menace israélienne. Le président Massoud Pezeshkian doit participer à cette rencontre consacrée à la frappe menée récemment par Tsahal contre un rassemblement de dirigeants du Hamas dans la capitale qatarie. L’occasion pour Téhéran de multiplier les mises en garde, en visant autant Israël que les régimes arabes modérés.
Sermon enflammé à Téhéran
Lors de la prière du vendredi, l’ayatollah Seyyed Ahmad Khatami, proche du pouvoir iranien, a averti que l’État hébreu « pourrait procéder à d’autres attaques » si sa position régionale s’en trouvait renforcée. Il a ciblé nommément l’Égypte, la Jordanie, Bahreïn et l’Arabie saoudite, accusées d’alimenter indirectement la puissance israélienne.
Selon Khatami, la seule manière de « traiter avec Israël » serait par la force militaire et non par la diplomatie. Dans une rhétorique classique de Téhéran, il a accusé l’État hébreu de poursuivre un projet de « Grande Israël » allant « du Nil à l’Euphrate », et rappelé que « la nature de l’entité sioniste est le sang », affirmant qu’elle serait « née dans la violence il y a 80 ans ».
L’Amérique accusée, l’axe chiite consolidé
Sans surprise, les États-Unis ont été accusés de complicité dans la frappe israélienne à Doha. Khatami a appelé les pays arabes à rompre tout lien diplomatique et économique avec Israël, invoquant les préceptes de l’ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique.
Sur le dossier libanais, il a mis en garde contre toute tentative de désarmement du Hezbollah, présenté comme « le bras fort du Liban » et pilier de la « résistance islamique ». Téhéran fait ainsi passer un message clair : tout affaiblissement du Hezbollah serait considéré comme une attaque frontale contre l’Iran et ses alliés.
Une stratégie d’escalade contrôlée
Ces déclarations s’inscrivent dans la stratégie traditionnelle iranienne : surfer sur les tensions régionales pour galvaniser l’opinion publique, tout en tentant d’imposer son rôle central dans le front anti-israélien. Mais elles illustrent aussi un paradoxe : l’Iran brandit l’unité islamique, tout en attisant la méfiance et les fractures au sein du monde arabe.
Comme le rappelle Reuters, les menaces iraniennes interviennent alors que plusieurs États du Golfe, notamment Bahreïn et les Émirats arabes unis, ont signé les Accords d’Abraham avec Israël en 2020, dans une logique de coopération sécuritaire et économique.
En promettant qu’« Israël frappera encore », l’Iran cherche à dissuader ses voisins arabes de toute normalisation avec Jérusalem. Mais au-delà de la rhétorique enflammée, une réalité demeure : ce sont les capacités militaires israéliennes et la résilience de Tsahal qui dictent la dynamique régionale. L’ayatollah Khatami peut menacer depuis Téhéran, mais ce sont les frappes ciblées d’Israël – comme celle de Doha – qui redessinent concrètement l’équilibre des forces.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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