Alors que l’armée israélienne a lancé l’offensive terrestre sur Gaza City, les familles des otages, regroupées au sein du « Forum Tikva », appellent le gouvernement à une seule exigence : une victoire décisive. « Il n’est pas question que cette opération se termine en demi-teinte », déclarent-elles, pressant le Premier ministre de pousser l’effort jusqu’à la reddition complète du Hamas, condition sine qua non, selon elles, de la libération des captifs.
Les faits — L’annonce officielle du début de la manœuvre terrestre a été suivie de réactions immédiates. Parmi les voix les plus pressantes, celles des proches des otages retenus à Gaza. Dans un communiqué transmis aux médias et repris par les correspondants locaux, le Forum Tikva a fermement demandé au gouvernement : « Monsieur le Premier ministre, cette fois vous devez trancher. Il est hors de question que cette opération se termine par du surplace ; il est hors de question que vous n’imposiez pas la défaite du Hamas jusqu’à ce que nous n’ayons pas atteint ‘Merkavot Gédéon 3’ » — formule symbolique renvoyant à l’exigence d’une victoire stratégique et sans concession.
« Nous, en tant que familles d’otages, avons soutenu depuis le début l’objectif d’achever le Hamas afin de libérer les nôtres. Si ce n’est pas votre intention, ne mettez pas les soldats en danger », ajoutent-elles, soulignant le lien direct qu’elles établissent entre l’ampleur de la pression militaire et l’espoir de retrouver leurs proches vivants.
Réactions officielles et politiques — La prise de position des familles s’inscrit dans un climat politique fortement militarisé. À Jérusalem, le gouvernement affiche l’unité autour de l’objectif affiché par le chef d’exécutif : anéantir la capacité opérationnelle du Hamas. Plusieurs ministres et responsables de la défense ont relayé publiquement l’impératif moral et stratégique de « ne pas laisser retomber la pression ». Du côté de l’opposition, la tonalité varie : certains appellent à la fermeté maximale, d’autres soulignent la nécessité d’articuler une stratégie pour l’après-conflit, la sécurité des civils et la gouvernance de Gaza.
Analyse et mise en perspective — La voix du Forum Tikva concentre une dynamique politique et sociale puissante. D’abord parce que les familles d’otages donnent un visage humain et quotidien à la douleur nationale : leurs requêtes résonnent plus fortement qu’un simple calcul stratégique. Ensuite parce qu’elles font basculer le débat public vers une logique d’ultimatum moral — vaincre le Hamas n’est plus une option, c’est une obligation dictée par la nécessité de ramener les otages.
Cette pression sociale pèse sur les décisions militaires et diplomatiques. Les options graduelles (frappes ciblées, enclaves locales) paraissent aujourd’hui insuffisantes aux yeux des familles et d’une partie de l’opinion. L’exigence est claire : une opération qui permette la destruction des commandements et des réseaux logistiques du Hamas dans Gaza City, quitte à accepter des coûts lourds et des confrontations urbaines prolongées.
Dimension internationale — L’intensification de l’offensive soulève immédiatement des contraintes diplomatiques. Washington, plusieurs capitales européennes et des organisations humanitaires observent avec vigilance l’escalade et multiplient les appels à limiter le nombre de victimes civiles. Pour Israël, concilier une opération militaire extensive — réclamée par les familles et une partie de l’opinion — et les impératifs de maintien du soutien international est un exercice délicat. Les familles, elles, mettent la pression sans tergiverser : leur priorité est la libération des captifs, et non les calculs diplomatiques.
Conséquences et enjeux futurs — Au-delà de la victoire militaire, les demandes du Forum Tikva posent la question du « lendemain ». Qui assurera la sécurité dans Gaza après la défaite du Hamas ? Quel mécanisme empêchera le repli d’acteurs radicaux ou l’influence d’États tiers ? Les familles d’otages, en exigeant une victoire totale, poussent en réalité la classe politique à se confronter à ces scénarios d’après-guerre. Elles réclament des garanties : « Si votre but n’est pas la défaite complète du Hamas, ne mettez pas nos fils et filles en danger », disent-elles — une injonction aussi politique que morale.
Conclusion — Le cri du Forum Tikva n’est pas seulement un appel à la fermeté militaire : c’est une mise en accusation des hésitations perçues, et un rappel brutal que, pour des centaines de familles, la politique de l’État se mesure au retour des leurs. L’exigence d’une « imposition de la défaite » du Hamas va redéfinir le cadre du débat national : sécurité, stratégie militaire, responsabilité politique et perspectives de paix. À Jérusalem, la décision prise aujourd’hui déterminera non seulement l’issue immédiate du conflit, mais aussi la capacité de l’État à protéger ses citoyens et à tenir la promesse la plus fondamentale faite aux familles des captifs : les ramener vivants ou, à défaut, avec justice.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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