Procès à Paris : trois adolescents jugés pour un projet d’attentat contre l’ambassade d’Israël

C’est un procès hors du commun qui s’ouvre ce mardi 16 septembre devant le tribunal pour enfants de Paris. Trois adolescents, âgés de 14 à 16 ans au moment des faits, comparaissent pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme. Deux d’entre eux étaient scolarisés à Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours, le troisième venait de Loire-Atlantique. Leur cible désignée : l’ambassade d’Israël à Bruxelles.

L’alerte a été donnée en juin 2023 par le rectorat de Tours. L’un des jeunes, élève de 3ᵉ au collège Pablo Neruda, s’était mis à entonner devant ses camarades des chants religieux violents faisant l’apologie du terrorisme islamiste. Les autorités académiques transmettent alors le signalement à la police. L’enquête révèle très vite l’ampleur de la dérive : sur son téléphone, les enquêteurs découvrent des échanges nourris via des messageries cryptées, notamment Telegram, avec des relais jihadistes.

Les investigations mettent ensuite au jour un second adolescent du même collège, élève de 4ᵉ, et un troisième jeune de Loire-Atlantique. Tous trois passent des heures en ligne à visionner des vidéos d’une extrême violence, notamment des scènes de décapitation, et à échanger sur leurs velléités d’attentat. Ils testent même des produits explosifs de fortune et se renseignent sur l’achat d’armes. Leur projet est clair : frapper une cible hautement symbolique, l’ambassade d’Israël en Belgique, et s’en prendre à des policiers ainsi qu’à des juifs.

Selon une source proche de l’enquête, leur radicalisation était « avérée » et leur passage à l’acte suffisamment préparé pour justifier des mises en examen. Les policiers soulignent néanmoins que leur projet apparaissait « irréalisable et voué à l’échec », tant leurs moyens techniques étaient limités. Mais la détermination de ces adolescents, malgré leur jeune âge, alerte sur la profondeur de la menace djihadiste au sein même de la jeunesse scolarisée.

Le procès, prévu sur trois jours, se déroule à huis clos. Les trois mineurs encourent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Au-delà de la sanction judiciaire, cette affaire soulève des questions brûlantes : comment, en 2023, des collégiens français ont-ils pu se projeter dans un scénario terroriste visant Israël, au cœur de l’Europe ? Quel rôle ont joué les réseaux sociaux et les plateformes cryptées dans leur endoctrinement ?

En France, les autorités rappellent que la vigilance doit rester totale face au prosélytisme islamiste qui cible désormais les plus jeunes. Le cas de Saint-Pierre-des-Corps illustre l’inquiétante capacité des réseaux jihadistes à infiltrer le quotidien scolaire, et la nécessité d’une coopération accrue entre l’Éducation nationale, les services de renseignement et les familles.

Si leur projet n’a pas abouti, leur mise en accusation pour terrorisme marque un signal fort : même mineurs, ceux qui planifient des attaques contre des cibles juives et israéliennes seront jugés avec la plus grande fermeté.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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