Accusation de l’ONU : le Hamas détourne l’aide — même la nourriture pour bébés

Un nouvel éclairage du terrain humanitaire confirme ce que les autorités israéliennes dénoncent depuis des mois : alors que l’aide internationale tente de parvenir aux civils de Gaza, des individus armés ont intercepté et détourné des convois vitaux — y compris des livraisons destinées à des milliers de nourrissons. Le rapport et les communiqués de l’ONU et de l’UNICEF pointent du doigt des pratiques qui aggravent une crise alimentaire déjà dramatique. (UNICEF)

Le constat des organisations humanitaires est sans ambiguïté et glaçant : des « individus armés » ont approché quatre camions en attente devant l’entrepôt de l’UNICEF à Gaza, ont menacé les chauffeurs et détourné la cargaison — des rations thérapeutiques prêtes à l’emploi (RUTF) indispensables pour traiter la malnutrition sévère des nourrissons — privant ainsi environ 2 700 enfants d’une aide vitale. Le communiqué officiel de l’UNICEF décrit l’opération comme un acte de « vol sous la menace d’armes », et souligne que ces produits étaient précisément destinés à des bébés en situation de famine dans Gaza City. (UNICEF)

Au-delà de l’incident concret, le dossier mis en perspective par l’ONU et par d’autres organes de coordination humanitaire montre un problème structurel : l’effondrement de l’ordre civil et la prolifération de groupes armés qui exploitent l’effondrement logistique pour s’enrichir et consolider leur pouvoir. Des milliers de camions ont déjà connu des incidents le long des itinéraires d’acheminement et, selon des données citées par des observateurs, une large proportion des convois est affectée par des pertes ou des détournements — un phénomène documenté ces derniers mois et qui a motivé des réformes urgentes des mécanismes de distribution. Ce constat n’est pas sans controverse : une analyse interne américaine récente a estimé qu’il n’existe pas de preuve d’un détournement systématique organisé par le Hamas pour toutes les aides, ce qui complexifie l’évaluation globale. Néanmoins, le fait d’armes comme le pillage des RUTF par des hommes armés ne peut être ignoré ni relativisé. (fdd.org)

תיעוד סימני הירי על מכונית האו''ם (צילום: דובר צהל)

Politiquement et moralement, la portée est énorme. Israël et ses partenaires internationaux font valoir que permettre à des organisations terroristes de s’approprier l’aide sert leurs intérêts tactiques : maintien d’un contrôle local, financement illicite, et création d’un narratif de victimisation destiné à faire pression sur la scène internationale. Les autorités israéliennes insistent pour que les convois soient strictement sécurisés et contrôlés, et pour que les bénéficiaires finaux soient identifiables — sans quoi l’aide risque de renforcer les mêmes structures qui menacent la population. Les UN agencies, quant à elles, appellent à la protection des personnels et des convois et demandent l’accès sécurisé pour mener une assistance impartiale. La contradiction d’analyse entre agences (UNICEF/OCHA) et certaines évaluations externes (USAID) montre que la question du contrôle et de la chaîne logistique est désormais tout autant politique que technique. (ReliefWeb)

Pour les civils — et pour les milliers de familles qui comptent sur ces rations pour sauver leurs bébés — la conclusion est amère : l’application de la loi du plus fort transforme les secours en enjeu de pouvoir. Les gouvernements qui financent l’aide exigent désormais davantage de traçabilité et de mesures qui empêchent la capture par des groupes armés ; plusieurs parties recommandent des corridors humanitaires protégés et des procédures de vérification renforcées avant et après chaque distribution. Israël, de son côté, rappelle qu’il facilite et coordonne des couloirs d’aide, tout en insistant sur la nécessité d’empêcher que ces flux ne servent de carburant au terrorisme. Tant que la sécurité sur le terrain ne sera pas rétablie, la livraison d’aide restera à haut risque — et ce sont les plus vulnérables, notamment les nourrissons, qui en paieront le prix. (UNICEF)

Au final, le rapport et les communiqués récents dressent un tableau accablant : l’aide humanitaire, indispensable et financée par la communauté internationale, devient parfois une proie. La communauté internationale doit conjuguer deux exigences : protéger les secours et les personnels humanitaires, et s’assurer que les ressources arrivent effectivement aux civils qui en ont besoin — sans renforcer les capacités des groupes armés. Tant que ces principes ne seront pas strictement appliqués sur le terrain, la tragédie humaine s’aggravera, et la responsabilité première de la protection des populations reposera sur ceux qui détiennent réellement le pouvoir local — y compris ceux qui pillent la nourriture destinée aux bébés. (UNICEF)


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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