Libéré lors de la récente opération d’échange de prisonniers, le survivant des geôles du Hamas Idan Alexander a livré un message sobre et chargé d’émotion : il annoncera son retour au service actif dans l’armée israélienne dès le mois prochain. À 21 ans, l’ancien combattant de la brigade Golani, retenu 584 jours, appelle à ne pas oublier les otages encore détenus et promet de transformer son traumatisme en devoir militaire.
Dans un discours prononcé lors d’un événement du FIDF aux États-Unis, Idan Alexander a retracé, d’une voix ferme, le calvaire qu’il a subi après sa capture le 7 octobre : « J’ai combattu aux côtés de mes frères d’armes, puis j’ai lutté chaque jour pour survivre dans l’obscurité des tunnels. J’ai été détenu pendant 584 jours — les plus durs de ma vie. » Il a remercié, nommément, les acteurs internationaux qui, selon lui, ont œuvré à sa libération, ainsi que sa famille et ses camarades d’armes.
Le ton du discours mêlait reconnaissance et détermination. Alexander a souligné qu’il reprendra « avec fierté » l’uniforme de Tsahal et qu’il retournera « aux côtés de mes frères ». Mais l’essentiel de son message était politique et moral : la survie individuelle ne doit pas effacer le sort collectif. « Tandis que je suis libre, beaucoup sont encore prisonniers », a-t-il insisté. « Le cauchemar continue pour eux et leurs familles — nous ne devons pas les oublier. Nous n’arrêterons pas tant que tous ne seront pas rentrés à la maison. »
Ce témoignage a une portée double. D’une part, il résonne comme une exhortation à la résilience des forces armées et de la société israélienne face à une violence qui a laissé des cicatrices profondes. D’autre part, il rappelle la dimension humaine des opérations politiques et diplomatiques menées pour libérer des otages — Alexander a publiquement remercié l’administration américaine et le rôle attribué à certaines médiations dans la chaîne qui a conduit à sa remise en liberté.
Le retour annoncé d’un ex-otage au front pose aussi des questions pratiques et symboliques. Sur le plan psychologique, la réintégration d’anciens détenus dans des unités combattantes exige soutien médical, accompagnement psychologique et un processus de ré-adaptation — des dispositifs que Tsahal a promis d’intensifier pour tous les libérés. Symboliquement, le fait qu’un jeune qui a connu l’extrême violence souhaite reprendre les armes traduit une détermination collective à persévérer dans la défense nationale et à rendre hommage aux camarades tombés ou toujours retenus.
Enfin, Alexander a formulé un engagement qui dépasse sa personne : transformer l’expérience du captif en moteur de solidarité nationale et en force opérationnelle. « Le service dans Tsahal est l’honneur de ma vie », a-t-il déclaré, appelant à soutenir les familles des victimes et à continuer la lutte jusqu’à la libération de chaque captive et de chaque captif. Sa voix, venue d’un vécu extrême, risque d’alimenter le débat public israélien sur la conduite de la guerre, la place des otages dans les négociations et la manière dont la société prépare la guérison collective après le traumatisme.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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