Un drone suicide venu du Yémen s’est abattu mercredi soir au cœur d’Eilat, près du Club Hotel et d’un restaurant bondé. Vingt-quatre personnes ont été blessées, dont deux grièvement. C’est la deuxième attaque en moins d’une semaine contre la station balnéaire israélienne, symbole de l’offensive régionale téléguidée par l’Iran à travers ses supplétifs houthis.
Les faits : une frappe au cœur de la zone touristique
Le drone a explosé en plein centre-ville, à proximité immédiate du Club Hotel, touchant le lobby de l’établissement et une brasserie voisine (Kan 11). Selon Magen David Adom, 24 personnes ont été blessées, dont deux hommes de 30 et 70 ans dans un état grave. Un hélicoptère de l’armée de l’air a évacué les blessés les plus sévères vers l’hôpital Soroka de Beersheva, tandis que d’autres ont été traités à l’hôpital Yosseftal d’Eilat.
Les pompiers ont indiqué que des restes d’explosifs se trouvaient encore sur place, et des démineurs de la police ont bouclé le périmètre. « Le public ne doit pas s’approcher, les débris peuvent contenir des charges actives », a averti le commandement de la police.
Une défense saturée et une tactique nouvelle
Tsahal a confirmé avoir tenté d’intercepter l’engin avec le système Dôme de fer, mais le drone volait à très basse altitude, ce qui complique sa détection et laisse peu de temps de réaction. Selon des experts militaires israéliens, les Houthis adaptent leur stratégie : ces drones long-courriers, probablement fournis ou assistés par l’Iran, imitent désormais le profil de vol de missiles de croisière pour saturer la défense israélienne (Jerusalem Post, Haaretz).
Cette attaque survient moins d’une semaine après l’explosion d’un autre drone près d’un hôtel de la ville, et quelques jours après un impact à l’aéroport Ramon qui avait déjà blessé deux civils. La répétition confirme qu’Eilat, porte sud d’Israël, est désormais une cible prioritaire pour Téhéran et ses alliés.
כטב »ם ששוגר לאילת נפל ליד בית מלון בעיר. ממד »א נמסר כי ישנם כמה פצועים בזירה | תיעוד הפגיעה@Itsik_zuarets pic.twitter.com/sD3uLR6N7P
— כאן חדשות (@kann_news) September 24, 2025
Réactions et condamnations
« Trois attaques en moins de deux semaines, cela ne peut plus durer », a martelé le maire d’Eilat Eli Lankri, qui appelle à « neutraliser l’axe houthi ». L’ambassadeur d’Allemagne en Israël, Steffen Seibert, a condamné sans détour : « Le monde ne doit jamais s’habituer à ce que des milices yéménites tentent de tuer des civils israéliens sous couvert de défendre Gaza. Elles ne font que répandre la terreur » (DW).
Pour Tsahal, l’heure est à l’examen critique : faut-il renforcer la couverture radar et l’intégration de chasseurs pour intercepter ces engins avant leur entrée en zone urbaine ? L’armée promet des ajustements rapides.
Analyse : l’Iran, chef d’orchestre en arrière-plan
En multipliant les attaques houthies sur Eilat, l’Iran confirme sa stratégie de guerre indirecte : déléguer à ses mandataires régionaux (Houthis, Hezbollah, milices irakiennes) le soin de frapper Israël, tout en maintenant une façade de déni. Pour Jérusalem, il ne s’agit pas seulement de protéger une ville touristique, mais d’envoyer un message clair à Téhéran : les frappes par procuration auront un coût direct.
Les précédents montrent qu’Israël n’hésite pas à frapper préventivement : en juin dernier, ses bombardements avaient détruit plusieurs sites de production de missiles en Iran même, ciblant des équipements critiques (AP). Si l’offensive se poursuit, la tentation d’étendre la riposte au Yémen grandira.
Chute : la ligne rouge d’Eilat
Qu’Eilat, vitrine touristique d’Israël, devienne la cible récurrente de drones houthies marque un tournant. L’ennemi teste la patience israélienne et la résilience de ses défenses. Mais à chaque impact, la pression monte pour une riposte au-delà de la simple interception. Car Israël ne peut accepter qu’au sud, à quelques mètres des hôtels et des plages, ses civils deviennent les otages d’une guerre téléguidée depuis Téhéran.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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