Vacances brisées à Eilat : des touristes ensanglantés après l’attaque d’un drone houthi

Un drone suicide lancé depuis le Yémen s’est abattu ce mercredi au cœur d’Eilat, faisant au moins 20 blessés dont un dans un état grave. Après deux échecs récents de la défense anti-aérienne, l’attaque met en lumière la vulnérabilité de la ville touristique face à la stratégie des Houthis, supplétifs de l’Iran. Pour Jérusalem, la question n’est plus seulement défensive : il s’agit d’imposer un prix direct à Téhéran et à ses mandataires.

L’attaque : un drone en rase-mottes sur une ville bondée
L’explosion a eu lieu près du centre commercial « Mall Hayam », à quelques mètres des hôtels bondés de vacanciers. « La ville est pleine de touristes, ça aurait pu être un carnage », a raconté une habitante au Ynet. Vingt personnes ont été blessées, la plupart par des éclats. Un septuagénaire, grièvement atteint, a été évacué en hélicoptère vers l’hôpital Soroka à Beersheva (Ynet).

Le drone, en provenance du Yémen, volait très bas, rendant son interception difficile. Deux intercepteurs de Dôme de fer ont été tirés, sans succès. Cette tactique — des vols à basse altitude, proches de missiles de croisière — complique la détection et laisse peu de temps de réaction à la défense aérienne.

Réactions israéliennes et internationales
Le maire d’Eilat, Eli Lankri, a dénoncé « la troisième attaque en moins de deux semaines » et exigé « l’élimination de la menace houthie ». Il a ajouté : « La réponse, c’est de continuer à vivre normalement, mais aussi de garantir aux habitants et aux visiteurs une protection totale sur terre, en mer et dans les airs ».

Le porte-parole de Tsahal a confirmé que l’appareil avait été repéré trop tard pour être intercepté efficacement, mais a promis une enquête complète.
De son côté, l’ambassadeur d’Allemagne en Israël, Steffen Seibert, a condamné fermement : « Le monde ne doit pas s’habituer à ce que les Houthis tentent de tuer des civils israéliens sous prétexte de défendre Gaza. Ils ne les aident en rien, ils sèment uniquement la terreur » (DW).

Une stratégie iranienne par procuration
Les Houthis du Yémen, financés et armés par l’Iran, se sont imposés comme l’un des bras armés du régime des mollahs dans sa « guerre périphérique » contre Israël. En frappant Eilat, ils cherchent à paralyser la zone touristique et à montrer que même le sud d’Israël, éloigné des fronts de Gaza et du Liban, reste vulnérable.
Ces attaques interviennent alors que Téhéran reconstruit activement ses sites de missiles détruits en juin, malgré les sanctions imminentes de l’ONU (AP).

Analyse : la riposte devient incontournable
En ciblant une ville civile, les Houthis franchissent une nouvelle étape dans la guerre psychologique voulue par Téhéran. Mais chaque échec de l’interception souligne un dilemme : Israël ne peut se contenter d’une posture défensive. Des voix croissantes au sein du gouvernement et de l’armée appellent à frapper directement les infrastructures houthies au Yémen, voire à pointer plus clairement la responsabilité iranienne.

Dans une région où la dissuasion repose sur la crédibilité de la force, laisser perdurer une telle menace reviendrait à normaliser le terrorisme transfrontalier. Pour Israël, il en va non seulement de la sécurité d’Eilat, mais aussi du message envoyé à ses ennemis : aucune ville israélienne ne peut être prise pour cible impunément

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Chute
Le drone tombé sur Eilat n’est pas seulement un projectile : c’est un message signé de Téhéran, écrit avec le bras armé houthi. Face à cette guerre indirecte, Israël n’a d’autre choix que de rappeler à ses adversaires — par la force si nécessaire — qu’attaquer ses civils a toujours un prix.



Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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