Gêne à Madrid : l’Espagne envoie un navire « protéger » le convoi pour Gaza… équipé d’armes israéliennes

L’Espagne voulait afficher son hostilité à Israël en escortant le prochain convoi maritime pro-Gaza. Mais le choix de la frégate Furor s’est retourné contre elle : le bâtiment est équipé du système Typhoon MK-38, produit par Rafael en Israël. Une ironie qui souligne la dépendance espagnole à la technologie militaire israélienne, et la contradiction d’un pays qui prône le boycott tout en utilisant les armes de ceux qu’il dénonce.

L’épisode pourrait prêter à sourire, s’il ne révélait pas une hypocrisie profonde. Alors que Madrid multiplie ses gestes hostiles envers l’État hébreu – reconnaissance d’un État palestinien, annulation de contrats militaires avec Rafael pour un montant de 200 millions d’euros – voilà que sa marine déploie une frégate destinée à « protéger » le prochain convoi vers Gaza, équipée d’un système d’armement conçu… en Israël.

Le navire concerné est la frégate Furor, sortie du port de Carthagène. Selon la presse espagnole, le bâtiment est doté de canons de 25 mm stabilisés par le système Typhoon MK-38, produit conjointement par Rafael Advanced Defense Systems et le britannique BAE Systems. Déployé sur les navires de guerre israéliens, ce dispositif assure une précision de tir même en pleine houle. Autrement dit : c’est grâce à une technologie israélienne que le navire espagnol entend se présenter face… à la marine israélienne.

La contradiction saute aux yeux. En façade, le gouvernement Sánchez veut afficher une ligne dure : condamnations d’Israël, discours enflammés à l’ONU, gestes diplomatiques vers Ramallah. En coulisses, la défense espagnole continue d’utiliser des technologies « made in Israël », et reste liée par des contrats de maintenance. Selon les informations publiées, la maintenance de ces systèmes Typhoon a été confiée aux fabricants eux-mêmes pour un montant dépassant le million d’euros, confirmant la dépendance technique de la marine espagnole.

Cette affaire met à nu le double langage d’un pays qui croit pouvoir tenir deux positions incompatibles : dénoncer Israël sur la scène internationale tout en s’appuyant sur son expertise militaire pour assurer la sécurité de ses propres bâtiments. L’Espagne n’en est pas à sa première contradiction. Déjà, son choix de reconnaître un État palestinien alors même que le Hamas continue de détenir des otages israéliens avait provoqué des remous en Europe. Aujourd’hui, elle illustre sa propre impuissance stratégique : impossible de se passer des technologies israéliennes, reconnues comme parmi les plus performantes du monde.

Les observateurs en Israël ne manquent pas d’ironie. « C’est une absurdité totale », confie un ancien officier de marine israélienne. « Madrid veut s’ériger en défenseur de Gaza, mais elle arme ses navires avec du matériel Rafael. Cela prouve simplement que même ceux qui nous critiquent savent qu’ils ont besoin de nous. »

Cette dépendance embarrasse Madrid pour une autre raison : elle révèle au grand jour la place centrale de l’industrie de défense israélienne dans le monde. Des drones d’Elbit aux systèmes anti-missiles d’IAI, en passant par les missiles de Rafael, les armées occidentales se fournissent massivement en Israël. L’Espagne peut bien boycotter une partie des contrats, mais elle reste pieds et poings liés sur d’autres segments.

Ce paradoxe s’inscrit dans un contexte politique tendu. Le gouvernement espagnol, dirigé par Pedro Sánchez, cherche à séduire une opinion publique marquée par des manifestations pro-palestiniennes massives. Mais en tentant de surfer sur cette vague idéologique, Madrid s’expose à des contradictions de plus en plus flagrantes. À force de vouloir afficher sa « vertu » diplomatique, l’Espagne s’enferme dans une position intenable : proclamer un boycott tout en utilisant, et en payant, les technologies israéliennes.

Plus largement, l’affaire illustre un travers européen : vouloir moraliser la politique internationale tout en profitant, au quotidien, des innovations israéliennes. Dans le domaine militaire comme dans le civil – cybersécurité, médecine, agriculture – Israël est incontournable. Ceux qui prétendent pouvoir s’en passer se retrouvent rapidement confrontés à la réalité.

Au final, la décision d’envoyer un navire espagnol escorter un convoi pro-Gaza restera dans les annales comme un exemple frappant de cette duplicité. Un pays qui, au nom de la solidarité avec les Palestiniens, envoie une frégate… armée par Israël. Une démonstration, non pas de force, mais de faiblesse stratégique et de ridicule diplomatique.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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