« À deux doigts d’un désastre » : l’Europe en alerte face à la menace croissante des drones

Le spectre d’un accident aérien majeur plane désormais sur l’Europe. Ce week-end, l’aéroport de Schiphol à Amsterdam, l’un des plus fréquentés du continent, a été partiellement paralysé après la détection d’un objet suspect dans son espace aérien. Les contrôleurs aériens ont évoqué la présence d’un drone à environ 150 mètres d’altitude, déclenchant l’arrêt temporaire d’un terminal et l’envoi d’un hélicoptère de sécurité.

Pendant près de 45 minutes, les vols ont été interrompus et les passagers retenus, avant que les autorités ne concluent qu’il s’agissait finalement… d’un simple ballon égaré. Le site néerlandais NOS a néanmoins résumé l’incident par ces mots glaçants : « Schiphol était à quelques secondes d’un désastre ». La proximité d’un objet volant non identifié avec les couloirs d’approche aurait pu provoquer une collision dramatique.

Multiplication des incidents dans le nord de l’Europe

Cet épisode s’inscrit dans une série d’alertes qui, en moins d’une semaine, ont secoué plusieurs pays européens. Au Danemark, c’est déjà la troisième fois en quelques jours que des « drones suspects » sont signalés dans le ciel, notamment près de la base aérienne de Karup et d’autres installations sensibles. Le gouvernement danois a promis d’accélérer une législation permettant d’abattre ces engins, sans pour autant désigner officiellement un responsable.

En Norvège, des appareils similaires ont été repérés aux abords de la base d’Ørland, où sont stationnés les F-35 de l’armée de l’air norvégienne. Là encore, aucune réaction immédiate n’a été constatée, mais l’inquiétude grandit autour de la vulnérabilité d’infrastructures stratégiques.

En Allemagne, la ministre de l’Intérieur du Schleswig-Holstein, région frontalière du Danemark, a confirmé l’ouverture d’une enquête pour suspicion d’espionnage et de sabotage. Son homologue fédéral, Alexander Dobrindt, a été encore plus explicite : « La menace des drones est élevée. Nous renforçons nos dispositifs de défense et la présence militaire dans le ciel allemand. »

Pologne : l’ombre de la guerre en Ukraine

Plus au sud, la Pologne a annoncé ce matin la fermeture partielle de son espace aérien oriental après une attaque massive de la Russie contre l’Ukraine. Selon le président Volodymyr Zelensky, environ 500 drones et plus de 40 missiles ont été tirés dans la nuit. Varsovie, redoutant des incursions accidentelles sur son territoire, a ordonné le décollage de chasseurs pour intercepter d’éventuels engins franchissant sa frontière.

Cet épisode fait écho à un précédent début septembre, lorsque des drones russes avaient pénétré l’espace polonais, déclenchant une alerte maximale et rappelant la fragilité du dispositif sécuritaire européen.

Une guerre hybride aux frontières de l’Europe

Si aucun pays n’a officiellement accusé Moscou d’être derrière les incursions au Danemark, en Norvège ou aux Pays-Bas, la suspicion est omniprésente. De nombreux experts estiment que ces engins pourraient être lancés depuis des navires opérant en mer Baltique, brouillant volontairement la distinction entre guerre ouverte et sabotage clandestin.

L’utilisation de drones pour tester la résilience des défenses occidentales n’est pas nouvelle, mais leur multiplication simultanée sur plusieurs pays alimente l’idée d’une stratégie coordonnée. En quelques jours, les capitales européennes sont passées d’une vigilance diffuse à une véritable psychose sécuritaire.

Conséquences pour les voyageurs et l’économie

Pour les compagnies aériennes et les voyageurs, chaque alerte entraîne des retards coûteux, des annulations et une incertitude croissante. Schiphol, déjà fragilisé par les grèves et la saturation du trafic, redoute de nouvelles interruptions. Plus largement, la perspective d’aéroports contraints de fermer temporairement pourrait peser lourdement sur l’économie européenne et la confiance du public dans la sécurité aérienne.

Une Europe en état d’alerte

La succession de ces événements traduit un basculement. En l’espace de quelques jours, la menace des drones est passée du statut d’incident isolé à celui de risque stratégique majeur. De Schiphol à Varsovie, en passant par Karup et Ørland, l’Europe se découvre vulnérable à des engins bon marché capables de paralyser ses infrastructures critiques.

La leçon est brutale : à l’ère des guerres hybrides, la ligne entre théâtre de guerre et territoire civil se brouille. Pour les Européens, le ciel qui paraissait sûr devient un espace d’incertitude. « À deux doigts d’un désastre » : cette formule, employée aux Pays-Bas, pourrait bien devenir l’avertissement d’une époque où la menace aérienne se banalise et où la vigilance doit être constante.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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