À la veille de la rencontre cruciale entre Benyamin Netanyahou et Donald Trump, plusieurs États arabes, soutenus par l’Autorité palestinienne, tentent d’imprimer leur marque sur le « plan Trump » censé ouvrir la voie à une sortie de guerre à Gaza. Selon les révélations d’N12, ces pays, menés par le Qatar, ont adressé à Washington une série de demandes qui modifient en profondeur la logique initiale du document.
La première concerne le désarmement du Hamas. Alors que le texte américain stipulait que l’organisation devait être démantelée et ses armes confisquées, les émissaires arabes insistent désormais pour que le vocabulaire soit assoupli : « remettre » les armes plutôt que « se désarmer ». Derrière la nuance linguistique, une tentative d’éviter l’humiliation totale du mouvement islamiste et de préserver une marge de manœuvre politique à Gaza.
Deuxième exigence : la composition du futur gouvernement intérimaire. Les pays arabes refusent que les États-Unis exercent une tutelle directe sur la bande de Gaza. Ils réclament au contraire qu’un exécutif « en esprit proche de l’Autorité palestinienne » soit mis en place, avec une coopération institutionnelle rétablie entre Gaza et Ramallah. Dans cette logique, la police locale devrait être composée de Gazaouis, et non de forces extérieures.
Le Qatar et l’Autorité palestinienne s’opposent également au rôle envisagé pour Tony Blair. L’ancien Premier ministre britannique, pressenti pour diriger un mécanisme de supervision internationale, est jugé inacceptable. Les deux parties l’ont clairement écarté, redoutant qu’il ne serve trop ouvertement les intérêts occidentaux.
Enfin, une modification sensible, sans doute initiée par le Hamas lui-même, vise à restreindre le déploiement de la force internationale promise par Trump : elle serait cantonnée aux frontières avec Israël, et non présente au cœur des villes de Gaza. Un compromis qui viderait de sa substance la promesse de « sécurisation » du territoire.
Ces revendications illustrent la fébrilité du moment. Officiellement, le Hamas a reçu le texte dès la semaine dernière, via son représentant Basem Naïm à Doha, et mène depuis des discussions discrètes avec des médiateurs arabes. Ses dirigeants affirment qu’ils ne livreront de réponse officielle qu’après avoir constaté la réaction israélienne.
Pour Israël, ces manœuvres sont un avertissement : chaque concession linguistique ou institutionnelle risque de transformer le « plan Trump » en simple reconfiguration du statu quo, où le Hamas resterait enraciné. Dans ce jeu diplomatique, les États arabes cherchent avant tout à éviter une victoire totale de Jérusalem et à maintenir le Hamas comme acteur, fût-ce sous une autre étiquette.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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