La rentrée des tout-petits s’accompagne souvent d’une angoisse pour les parents : que se passe-t-il réellement derrière les portes des crèches et jardins d’enfants une fois refermées ? Après plusieurs scandales d’abus filmés ces dernières années, la Knesset avait voté l’installation obligatoire de caméras en ligne dans ces établissements. Mais un problème subsistait : comment rassurer les familles sans violer la vie privée des autres enfants ni placer le personnel sous une surveillance oppressante ?
La réponse pourrait bien venir d’une innovation israélienne. Baptisé **babyeye**, ce système basé sur l’intelligence artificielle offre une solution inédite : permettre aux parents de suivre leur enfant en temps réel, tout en masquant l’image des autres. En pratique, la caméra reconnaît le visage du petit grâce à une photo fournie par ses parents, l’isole dans une « bulle » claire et floute tout le reste : camarades, éducatrices et décor. Ainsi, chaque parent n’a accès qu’à son enfant, sans intrusion dans l’intimité du groupe.
Les promoteurs du projet, Alex Zeitel (PDG), Metanel Shalom (investisseur) et Iris Granot (formatrice spécialisée en éducation et parentalité), présentent cette technologie comme une avancée majeure. « Beaucoup de structures refusaient jusqu’ici d’ouvrir leurs caméras aux familles, craignant pour la vie privée. Désormais, chaque parent ne voit que ce qu’il est autorisé à voir », explique Zeitel. L’application sécurisée sur smartphone permet de se connecter à tout moment, avec une redevance de 25 à 30 shekels par enfant et par mois.
Le système, encore en phase de perfectionnement, offre déjà des fonctionnalités surprenantes. L’IA peut analyser la posture et les comportements d’un enfant pour détecter s’il est fatigué, abattu ou au contraire alerte et épanoui. Ces options ne sont pas encore activées en Israël, la réglementation limitant leur usage. Mais elles témoignent du potentiel futur de la technologie, qui pourrait devenir un véritable outil de suivi du développement de l’enfant.
Pour Iris Granot, l’enjeu dépasse la technique : « La confiance entre parents et équipes éducatives est fragilisée. La majorité des éducatrices font un travail formidable, mais les affaires de maltraitance ont semé la suspicion. Si les familles comprennent que ce système combine transparence et respect de la vie privée, il pourrait rétablir un climat de sérénité. »
Cette innovation s’inscrit dans un mouvement global : concilier exigence de sécurité et respect des droits individuels. Pour les parents, c’est un filet de protection supplémentaire, une manière de s’assurer que leur enfant évolue dans un cadre bienveillant. Pour les équipes éducatives, c’est la garantie de ne pas être filmées en permanence par des dizaines d’yeux indiscrets. Et pour les start-up israéliennes, c’est un nouvel exemple de l’application de l’IA à des enjeux du quotidien, où la technologie devient synonyme de confiance et de responsabilité.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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