Un nouveau front de tension s’ouvre en Méditerranée orientale. Ankara a dépêché des navires de guerre pour escorter la flottille internationale en route vers Gaza, composée de plusieurs dizaines de bateaux civils. Selon des responsables israéliens, une telle décision représente une « violation inacceptable » et pourrait mener à un affrontement naval direct si la flottille tente de forcer le blocus maritime imposé par Israël au Hamas.
Ce convoi, déjà soutenu par l’Italie et l’Espagne qui ont dépêché des bâtiments pour « assurer la sécurité en mer », bénéficie désormais d’un engagement renforcé de la Turquie, qui entend se poser en protectrice autoproclamée des Palestiniens. Athènes, de son côté, a annoncé qu’elle garantirait le passage sûr de la flottille dans ses eaux territoriales. Ce faisceau de soutiens européens, conjugué à la démonstration de force turque, soulève des inquiétudes dans les chancelleries occidentales.
À Jérusalem, la réaction est ferme : tout accompagnement militaire d’une flottille civile est interprété comme une tentative de briser le blocus naval instauré depuis la prise de pouvoir du Hamas à Gaza. Des sources sécuritaires israéliennes rappellent que ce blocus a été jugé conforme au droit international, car il vise à empêcher l’acheminement d’armes vers l’organisation terroriste. « L’entrée de navires de guerre étrangers dans ce dispositif équivaut à une provocation militaire », a confié un responsable de la marine israélienne.
Ce développement rappelle le précédent du Mavi Marmara en 2010, lorsque l’intervention israélienne contre une flottille turque avait provoqué une grave crise diplomatique avec Ankara et une rupture partielle des relations bilatérales. Mais cette fois-ci, l’implication simultanée de plusieurs pays européens pourrait entraîner un engrenage bien plus complexe.
La Turquie de Recep Tayyip Erdogan cherche à capitaliser politiquement sur le conflit de Gaza pour renforcer son statut de puissance régionale incontournable. En se présentant comme le « bouclier » des Palestiniens, Ankara teste les limites d’Israël tout en mettant au défi les États-Unis et l’OTAN, dont elle demeure membre. Washington, jusqu’ici, observe avec prudence, mais une confrontation directe entre deux alliés stratégiques de l’OTAN – Israël et la Turquie – serait sans précédent et extrêmement périlleuse.
Pour Israël, la situation est explosive. Une collision militaire avec la Turquie risquerait de transformer le front maritime en une crise internationale ouverte. En interne, les voix se multiplient pour exiger que Jérusalem maintienne une ligne de fermeté absolue, afin d’éviter que ce précédent n’ouvre la voie à d’autres tentatives de forcer le blocus.
Dans les jours à venir, tous les regards se tourneront vers la Méditerranée orientale. La flottille progresse, escortée de près par des bâtiments turcs. La marine israélienne, déjà mobilisée, se tient prête à intercepter toute violation de son dispositif. La moindre étincelle pourrait transformer cette démonstration en confrontation.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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