Dans la nuit de mercredi à jeudi, la marine israélienne a mis fin au voyage de la flottille « Somoud », composée de dizaines de bateaux partis d’Europe avec l’intention affichée de « briser le blocus de Gaza ». En douze heures d’opérations, les commandos de la Shayetet 13 et d’autres unités de Tsahal ont pris le contrôle de 41 embarcations et conduit environ 400 militants au port d’Ashdod. Parmi eux se trouvait l’activiste suédoise Greta Thunberg, interpellée sans heurts. Une seule embarcation, en panne, a été laissée en arrière.
Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, l’opération s’est déroulée sans blessés. « La provocation Hamas-Somoud a échoué. Aucun yacht n’a pénétré dans la zone de guerre ni brisé le blocus maritime légal », a déclaré le ministère sur le réseau X. Les images diffusées montrent des commandos israéliens prenant d’assaut des navires où des militants levaient les mains en signe de reddition. Dans une séquence devenue virale, la députée européenne Rima Hassan a été filmée jetant son téléphone à la mer avant l’arrivée des forces israéliennes.
Les militants affirment de leur côté avoir été attaqués « en eaux internationales », dénonçant « une opération illégale contre des humanitaires désarmés ». Ils ont diffusé en direct sur les réseaux sociaux plusieurs vidéos de l’arraisonnement, accompagnées d’appels aux institutions internationales pour exiger leur libération. Tsahal a pour sa part rappelé que des voies officielles existent pour transférer l’aide humanitaire à Gaza, à condition qu’elle soit contrôlée à Ashdod. « Ces navires n’étaient pas intéressés par l’aide, seulement par la provocation », a tranché le ministère des Affaires étrangères.
L’affaire a rapidement déclenché une tempête diplomatique. La Colombie a annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne et la suspension de son accord de libre-échange avec l’État hébreu, après l’arrestation de deux de ses ressortissants. Son président, Gustavo Petro, a qualifié l’opération israélienne de « crime international ». La Turquie, de son côté, a ouvert une enquête judiciaire contre Israël pour « détention illégale et dommages matériels », dénonçant des « actes de terreur ». L’Espagne a convoqué l’ambassadeur israélien à Madrid, dénonçant la détention de dizaines de ses citoyens. Dans plusieurs capitales européennes – Rome, Madrid, Barcelone, Paris, Dublin – de vastes manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu, appelant à sanctionner Israël.
Face aux critiques, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a salué l’action de la marine : « Je félicite nos soldats et commandants qui, en plein Yom Kippour, ont agi avec professionnalisme et détermination. Leur intervention a empêché l’entrée d’une flottille entière dans une zone de guerre et mis en échec une nouvelle campagne de délégitimation contre Israël. »
La séquence rappelle d’autres confrontations maritimes, notamment la flottille turque du Mavi Marmara en 2010, qui s’était soldée par des affrontements meurtriers. Mais cette fois, Israël souligne que l’opération s’est conclue sans victimes et que les passagers seront renvoyés dans leurs pays d’origine.
Au-delà du coup d’éclat médiatique, l’épisode illustre une stratégie récurrente : utiliser la bannière « humanitaire » pour tenter de contourner un blocus imposé légalement à un territoire contrôlé par le Hamas, organisation reconnue terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. Derrière l’image d’activistes pacifistes se cache une offensive politique visant à isoler Israël sur la scène internationale, attisée par des gouvernements et mouvements hostiles.
Mais pour Jérusalem, la ligne rouge est claire : le blocus maritime reste une nécessité stratégique pour empêcher le trafic d’armes iraniennes vers Gaza. Dans un contexte où le Hezbollah au Liban et les milices pro-iraniennes en Syrie multiplient les menaces, céder sur ce front reviendrait à offrir au Hamas une victoire symbolique et logistique.
L’épisode du « Somoud » réaffirme donc une évidence : la guerre contre Israël ne se mène pas seulement par les roquettes ou les tunnels, mais aussi par les caméras et les hashtags. Et face à ce front de propagande, Tsahal choisit de répondre par la force et la maîtrise de ses eaux territoriales.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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