Hamas rejette le plan Trump : le dernier « commandant militaire » dresse un mur contre la paix

Alors que Jérusalem, Washington, Doha et le Caire attendaient une réponse officielle de l’organisation terroriste, un premier signal est tombé : selon la BBC, le chef de la branche militaire du Hamas à Gaza, Azz al-Din al-Haddad – successeur direct de Mohammed Deif – aurait signifié aux médiateurs qu’il rejette la proposition de cessez-le-feu élaborée par l’administration Trump. Cette annonce, si elle se confirme, met en péril une initiative inédite, soutenue par Israël et plusieurs États arabes, qui visait à mettre fin à la guerre à Gaza et à libérer les 48 otages encore détenus.

À la Maison-Blanche, la patience s’amenuise. « Le président fixera une ligne rouge quant au délai accordé au Hamas », a déclaré Caroline Leavitt, porte-parole du gouvernement américain, dans une interview à Fox News. Le message est clair : le temps accordé au mouvement islamiste pour répondre est compté. Donald Trump lui-même avait averti : « Hamas a trois ou quatre jours pour répondre. S’ils refusent, il n’y aura plus de négociation. Israël pourra faire ce qu’il faut. »

Le plan américain, présenté en grande pompe aux côtés de Benyamin Netanyahou, comprend 20 articles, dont le désarmement progressif du Hamas, la création d’une force internationale intérimaire à Gaza et la libération immédiate de tous les otages dans un délai de 72 heures. Pour Washington, il s’agit d’une feuille de route « réaliste et soutenue par la majorité des acteurs régionaux ».

Mais pour al-Haddad, ce texte est inacceptable. Selon les informations relayées par la BBC, il considère que l’initiative américaine vise avant tout à mettre un terme à l’emprise du Hamas sur Gaza, qu’il accepte ou non les conditions. En clair, l’organisation verrait dans le plan un piège destiné à dépouiller sa branche militaire de son pouvoir.

Ce refus creuse un fossé avec la direction politique du Hamas, installée à Doha, qui aurait montré une certaine disposition à étudier la proposition. Mais son influence est marginale : le contrôle effectif des otages et du territoire reste entre les mains des brigades militaires sur le terrain. De fait, les leaders en exil apparaissent affaiblis, incapables de peser sur la décision finale.

Les points de friction sont nombreux :

  • le désarmement intégral exigé, qui priverait le Hamas de son monopole sur la force et de son outil de domination ;
  • la supervision internationale du processus, perçue comme une violation directe de la « souveraineté » de l’organisation ;
  • la libération des otages en bloc, qui ôterait d’un coup le principal levier de négociation du Hamas.

Du côté israélien, l’attente est teintée de scepticisme. « Nous savons que seule la pression militaire et diplomatique peut contraindre Hamas », confiait un haut responsable à N12. Le Premier ministre Netanyahou, en marge de la présentation du plan, a souligné que « toute faiblesse face au terrorisme n’amène qu’à plus de terrorisme ».

L’équation est désormais simple : soit le Hamas accepte, au risque de perdre ses armes et son pouvoir, soit il refuse et prend la responsabilité d’un nouvel embrasement. Pour Trump, qui a réussi à rallier plusieurs États du Moyen-Orient à son initiative, la partie se joue aussi sur le terrain politique : prouver que l’intransigeance du Hamas est l’obstacle majeur à toute solution.

Dans les prochains jours, l’organisation terroriste devra livrer sa réponse officielle. Mais déjà, les lignes semblent figées : à Gaza, la logique de la guerre prime sur toute perspective de compromis. Le « dernier commandant » du Hamas a parlé, et son refus pourrait précipiter la région vers une nouvelle phase d’affrontement, où Israël aura, selon les mots du président américain, « les mains libres pour agir ».


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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