À deux jours de la clôture de l’Oktoberfest, la fête de la bière la plus célèbre du monde, la ville de Munich a connu une nuit de chaos aérien. Plus de trente vols ont été annulés ou déroutés après la détection de drones non identifiés à proximité de l’aéroport Franz-Josef Strauss. L’incident, qui a affecté environ 3 000 passagers, rappelle des perturbations similaires observées la semaine dernière en Norvège et au Danemark, où l’activité aéroportuaire avait dû être suspendue.
Selon la police fédérale allemande, les premières alertes ont été données vers 21h30 jeudi soir, puis une nouvelle fois une heure plus tard. Les contrôleurs aériens ont immédiatement fermé l’espace aérien autour de l’aéroport, forçant au moins 17 vols à l’annulation et à détourner 15 autres vers Stuttgart, Nuremberg, Francfort et même Vienne. Après quelques heures, l’activité a pu reprendre, mais l’inquiétude demeure : qui se cache derrière ces drones et dans quel but ?
Le porte-parole de la police a confié au quotidien Bild que l’on ignorait encore tout du type, de la taille ou de l’origine des drones en raison de l’obscurité. Mais l’incident s’inscrit dans une série de perturbations qui inquiètent de plus en plus les autorités européennes.
La semaine dernière, des drones avaient déjà provoqué l’arrêt des aéroports de Copenhague et d’Oslo, ainsi que d’installations militaires en Norvège. Le gouvernement danois avait même décrété la suspension de tout vol civil de drones sur son territoire pendant plusieurs jours, quelques heures avant un sommet européen à Copenhague.
Dans ce contexte, les regards se tournent une nouvelle fois vers la Russie. L’hypothèse d’une opération de déstabilisation orchestrée par Moscou est avancée par plusieurs experts en sécurité, bien que le Kremlin nie catégoriquement toute implication. L’OTAN a fait savoir qu’elle suivait de près la situation et qu’elle renforcerait la surveillance au-dessus de la Baltique. Déjà, au mois de septembre, trois avions de chasse russes Mig-31 avaient violé l’espace aérien estonien, et des drones russes avaient franchi la frontière polonaise avant d’être abattus.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou d’être directement derrière les incidents de Copenhague et d’Oslo, sans fournir de preuves. Le président Vladimir Poutine, lui, a balayé ces accusations d’un revers de main. Reste que le spectre d’une « guerre hybride » russe en Europe, mêlant cyberattaques, désinformation et actions de drones, semble se confirmer.
Pour l’aviation civile européenne, l’épisode de Munich s’ajoute à une série noire : le mois dernier, une cyberattaque avait paralysé les systèmes d’enregistrement des aéroports de Londres-Heathrow, Berlin et Bruxelles, perturbant des dizaines de milliers de passagers. En 2018 déjà, l’aéroport de Gatwick, près de Londres, avait vu ses pistes paralysées plusieurs jours à cause de drones, affectant des centaines de vols.
L’incident de Munich illustre une fragilité croissante : quelques drones bon marché suffisent à clouer au sol des milliers de passagers, exposant l’Europe à une nouvelle forme de menace asymétrique. Alors que l’Oktoberfest attire encore des millions de visiteurs, la sécurité aérienne devient un champ de bataille symbolique entre stabilité européenne et provocations venues de l’Est.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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