Le Caire hausse le ton face au Hamas. Lors d’un discours prononcé à l’Institut français des relations internationales à Paris, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel Aty, a prévenu le mouvement islamiste qu’un rejet du plan de paix proposé par Donald Trump « entraînerait une escalade » militaire dans la bande de Gaza.
« Nous travaillons avec le Qatar et la Turquie pour convaincre le Hamas d’accepter le plan », a-t-il affirmé, tout en insistant : « Il est clair que le Hamas doit déposer les armes. Ne donnons à personne le prétexte de continuer ce massacre quotidien de civils. » Le chef de la diplomatie égyptienne a par ailleurs accusé Israël de « purification ethnique », mais il a simultanément souligné qu’un refus du Hamas serait suicidaire.
Le plan présenté cette semaine par la Maison Blanche comporte vingt points : cessez-le-feu immédiat, échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens, retrait progressif de Tsahal, désarmement du Hamas et mise en place d’un gouvernement de transition sous supervision internationale. Trump a donné au Hamas trois à quatre jours pour répondre. Israël, de son côté, a déjà approuvé le texte.
Selon Abdel Aty, l’Égypte coordonne ses efforts avec Doha et Ankara afin d’obtenir une réponse positive. Mais il reconnaît de fortes incertitudes : « Nous restons prudents. Si le Hamas refuse, la situation deviendra extrêmement difficile et nous assisterons à une nouvelle escalade. C’est pourquoi nous déployons des efforts intensifs pour rendre ce plan réaliste et obtenir son approbation. »
Le ministre a également tenu à écarter le spectre d’un transfert de population : « Il n’y aura pas de déplacement forcé. Cela signifierait la liquidation de la cause palestinienne, et nous ne le permettrons pas. »
Plus significatif encore, il a ajouté que le Hamas « n’aura aucun rôle dans l’avenir de Gaza » : « Il y a un consensus total entre nous, en tant qu’Arabes et musulmans, et même parmi certains membres du Hamas eux-mêmes : ils savent parfaitement qu’ils n’ont pas de rôle à jouer dans l’avenir. C’est un fait. »
L’Égypte, médiateur historique dans le dossier israélo-palestinien, se retrouve une nouvelle fois en première ligne. Son avertissement vise à forcer le Hamas à choisir entre deux options : s’engager dans un processus diplomatique qui signifierait sa marginalisation politique, ou refuser et risquer une nouvelle guerre dévastatrice.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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