Mahmoud Abbas salue l’initiative de Trump : « La bande de Gaza appartient à l’État de Palestine »

Tandis que Washington tente de relancer le processus de paix au lendemain de l’annonce du plan Trump pour la libération des otages et la cessation des frappes israéliennes, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (Abou Mazen), s’est empressé de revendiquer la souveraineté palestinienne sur Gaza. Dans un communiqué solennel, il a salué les « efforts considérables » du président américain pour « mettre fin à la guerre » et affirmé que la bande côtière devait revenir sous le contrôle administratif de la « Palestine unifiée ».

D’après les propos rapportés par les médias palestiniens et repris par plusieurs agences internationales, Abou Mazen a exprimé son « appréciation profonde » pour l’annonce de Donald Trump concernant la suspension des frappes israéliennes et l’ouverture de discussions sur la mise en œuvre du plan de cessez-le-feu. Il a également salué la « réponse positive » du Hamas à la proposition américaine, tout en insistant sur la nécessité d’une coordination entre la Cisjordanie et Gaza sous l’autorité de Ramallah : « La souveraineté sur la bande de Gaza appartient à l’État de Palestine, et l’unité politique et administrative entre la Cisjordanie et Gaza doit être rétablie sous un seul cadre légal et sécuritaire », a-t-il déclaré.

Dans son allocution, le président de l’Autorité palestinienne a remercié Donald Trump pour son rôle de médiateur et a tenu à souligner « les efforts immenses du monde arabe et islamique » pour soutenir cette initiative. Il s’est dit disposé à « collaborer de manière constructive » avec Washington et d’autres puissances internationales afin de parvenir à « une paix juste et durable, conforme à la légitimité internationale ». Abou Mazen a également appelé à une trêve complète, à la libération des otages et des prisonniers palestiniens, et à l’entrée immédiate d’une aide humanitaire supervisée par les Nations unies.

Mais le cœur de son message réside dans une revendication claire : « Gaza fait partie intégrante de l’État de Palestine. Il n’y aura ni déplacement de population ni annexion israélienne de territoire », a-t-il martelé. Dans sa vision, la reconstruction de la bande de Gaza devrait être conduite par une administration palestinienne unifiée et un appareil sécuritaire commun, soutenus par la communauté internationale et les pays arabes. Cette approche, selon lui, serait le seul moyen d’assurer « une gouvernance légitime, stable et responsable » après la guerre.

En parallèle, Abou Mazen a exigé que la communauté internationale fasse pression sur Israël pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de « politiques unilatérales contraires au droit international » : la poursuite des implantations, la « violence des colons », les opérations dans les lieux saints de Jérusalem et la rétention des fonds fiscaux destinés à l’Autorité palestinienne. Ces accusations récurrentes ont pour objectif de replacer Ramallah au centre du jeu diplomatique, à un moment où le Hamas, affaibli mais toujours influent, tente lui aussi de se présenter comme un interlocuteur incontournable.

L’initiative d’Abbas s’inscrit dans une stratégie classique : apparaître comme la voix légitime du peuple palestinien face au chaos du Hamas. En se ralliant publiquement au plan américain, le président de 89 ans espère reprendre la main politique et convaincre Washington, ainsi que les capitales arabes, qu’il reste un partenaire crédible pour la reconstruction et la stabilité régionale. Cependant, la défiance d’Israël à son égard demeure profonde : pour Jérusalem, la rhétorique d’Abou Mazen sur la « souveraineté palestinienne à Gaza » vise moins à restaurer la paix qu’à réintroduire l’Autorité palestinienne par la porte diplomatique après des années d’effacement.

La déclaration du raïs intervient à un moment où la communauté internationale, menée par les États-Unis et appuyée par le Qatar et l’Égypte, tente de définir les contours d’une « administration post-Hamas ». Si Abbas parvient à s’imposer dans ce cadre, cela pourrait marquer un tournant historique — celui du retour, sous supervision internationale, de Ramallah à Gaza. Mais pour Israël, la priorité reste inchangée : garantir que la bande de Gaza ne redevienne jamais une base terroriste.

Ainsi, tandis que Donald Trump capitalise sur une rare dynamique diplomatique, Abou Mazen tente de se repositionner comme acteur central du « jour d’après ». Reste à savoir si les Israéliens accepteront, même indirectement, le retour d’une Autorité palestinienne qu’ils considèrent affaiblie, corrompue et incapable de garantir la sécurité sur le terrain.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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