Netanyahou prévient : si le Hamas ne libère pas les otages dans les 72 heures, Israël reprendra la guerre

Les pourparlers autour du « plan Trump pour Gaza » se tendent dangereusement. Alors que le Hamas affirme qu’il lui sera « impossible » de libérer tous les otages israéliens dans le délai fixé par Washington — 72 heures —, Benyamin Netanyahou a haussé le ton. « Tant que les 48 otages, vivants ou morts, ne seront pas restitués, aucun autre volet de l’accord ne sera appliqué », a-t-il déclaré dimanche, en s’adressant aux familles endeuillées du Forum de la bravoure.

Le Premier ministre israélien a été clair : si le Hamas ne respecte pas le calendrier annoncé par le président américain Donald Trump, Israël reprendra immédiatement les hostilités, avec « l’appui complet des pays impliqués dans la médiation ». Un message ferme, adressé autant à Gaza qu’à la communauté internationale, à la veille de nouvelles négociations prévues au Caire.

La « clause des 72 heures » : le cœur du plan Trump

La feuille de route proposée par Trump — la fameuse « initiative en 20 points » — prévoit un cessez-le-feu temporaire conditionné à la libération intégrale des otages israéliens dans un délai de trois jours. Ce n’est qu’après cette première phase que s’enclencheraient les étapes suivantes : la libération de prisonniers palestiniens, l’entrée de l’aide humanitaire et, à terme, le désarmement progressif du Hamas.

Mais selon des sources palestiniennes citées par The New York Times et AFP, le Hamas prévient qu’il ne peut « logistiquement » pas remettre tous les otages dans le délai fixé. Certains seraient retenus par des factions indépendantes ou dans des zones où les communications sont coupées. Même en Israël, des responsables sécuritaires reconnaissent que le délai paraît « trop serré pour une opération d’une telle ampleur ».

Netanyahou inflexible : « Pas un mot du plan ne sera appliqué tant que nos otages ne sont pas chez nous »

Lors de la réunion avec les familles endeuillées, le chef du gouvernement a réaffirmé que la priorité restait la libération de chaque captif. « Aucun paragraphe de ce plan, aussi séduisant soit-il, ne passera avant le retour de tous nos otages, vivants et tombés au combat. Israël ne passera pas à la phase suivante tant que le premier objectif ne sera pas atteint. »

Dans un second temps, Netanyahou a précisé que l’Autorité palestinienne ne gouvernerait pas Gaza après le conflit. « Ni un représentant du Hamas, ni de l’Autorité palestinienne ne seront impliqués dans la gestion de la bande de Gaza. Israël sera responsable du désarmement total de la zone. » Cette position, saluée par les ministres Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, vise à prévenir toute pression internationale en faveur d’un « retour politique » de Ramallah sur le territoire.

Le ministre de la Défense Israël Katz, présent à la réunion sécuritaire prévue dimanche soir, a confirmé que Tsahal « reste pleinement opérationnel sur le terrain, prêt à intensifier la guerre en cas d’échec du Hamas à respecter ses engagements ».

Hamas : un ton conciliant, mais des conditions

Un haut responsable du Hamas, interrogé par l’AFP, a affirmé que le mouvement était « désireux de conclure un accord pour mettre fin à la guerre, sur la base des conditions de terrain ». Selon lui, « si l’occupant (Israël) a une réelle volonté d’aboutir à un accord, nous sommes prêts — mais Israël doit cesser immédiatement ses opérations militaires, y compris les survols et les incursions terrestres ».

Un autre négociateur palestinien, cité par Al-Quds et Reuters, a révélé que les délégations israélienne et du Hamas seraient logées dans le même bâtiment lors des discussions du Caire, sous supervision égyptienne et américaine. L’objectif : définir les étapes logistiques de la libération, notamment le rôle du Comité international de la Croix-Rouge, chargé de récupérer les otages des mains du Hamas et de superviser en parallèle la remise de prisonniers palestiniens.

L’armée israélienne sur le qui-vive

En attendant, Tsahal maintient ses positions défensives dans le nord et le centre de Gaza, conformément à l’accord de suspension temporaire obtenu par Washington. Cinq divisions sont actuellement déployées, dont trois dans la ville de Gaza et deux le long du périmètre de sécurité. L’armée reste en alerte maximale face au risque d’attaques surprises, de tirs de snipers ou de tentatives d’enlèvements.

Un officier supérieur cité par N12 résume la situation : « Nous sommes dans une phase extrêmement sensible. Nous devons rester immobiles mais prêts à riposter. Si le Hamas croit pouvoir profiter de la trêve pour se réorganiser, il se trompe lourdement. »

Le bras de fer diplomatique et psychologique

Au-delà des considérations militaires, le bras de fer est avant tout politique. Donald Trump joue ici une carte symbolique majeure à quelques jours de l’annonce du prix Nobel de la paix. Un succès à Gaza renforcerait son image d’homme de paix et d’architecte d’une nouvelle ère de stabilité régionale. Mais tout échec, ou toute reprise des hostilités, fragiliserait ce récit.

Pour Israël, la ligne rouge reste claire : aucune paix ne se construira sur la capitulation morale ou sécuritaire. Le gouvernement l’a répété : la démilitarisation totale de Gaza et le retour de tous les otages sont des préalables non négociables.

Une attente sous tension

Le chef du Forum de la bravoure, Itzik Bunzel, a salué la fermeté du Premier ministre : « Il nous a convaincus que rien ne bougera avant le retour de nos proches. S’il faut reprendre la guerre, il le fera. »

À mesure que l’horloge tourne, l’angoisse des familles s’ajoute à la pression internationale. Le compte à rebours des 72 heures ne marque pas seulement un délai diplomatique, mais le temps suspendu d’un pays qui refuse d’oublier ses otages.

Et si le Hamas choisit encore l’obstruction, c’est une autre horloge, celle des bombardiers israéliens, qui reprendra le rythme.

Sources : Ynet, N12, The New York Times, Infos-Israel.News, AFP.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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