La mort d’Hania Zaher Ghanem, adolescente de 15 ans originaire du village druze de Kisra-Samieh, a bouleversé le nord du pays. Effondrée soudainement dans un parc aquatique près du lac de Tibériade (Kinneret), la jeune fille a été transportée d’urgence au centre médical Poriya, où les médecins ont tenté en vain de la ranimer. Ce drame, survenu un samedi après-midi de forte affluence, interroge une nouvelle fois les protocoles de sécurité et la réactivité des secours dans les sites touristiques du pays.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’adolescente participait à une sortie scolaire ou familiale lorsque, pour des raisons encore indéterminées, elle s’est effondrée sur l’herbe, à proximité des bassins. Des témoins ont alerté les maîtres-nageurs et le personnel du parc, qui ont rapidement sollicité le Magen David Adom (MDA). Les secouristes sont arrivés en quelques minutes et ont engagé des manœuvres de réanimation prolongées, incluant défibrillation et massage cardiaque. Transportée en urgence vers le centre hospitalier de Poriya, Hania a été placée sous assistance extracorporelle (ECMO). Mais malgré les efforts des équipes médicales, son décès a été constaté dans la nuit.
Le communiqué du MDA, relayé par Ynet et N12, confirme qu’à ce stade, les causes exactes du drame restent floues : « Nous ne savons pas s’il s’agit d’une noyade, d’un malaise cardiaque ou d’un autre événement médical. Une autopsie sera probablement ordonnée afin d’établir les faits », a précisé un porte-parole de la police du district Nord.
Dans son école de Kisra-Samieh, l’émotion est immense. Les enseignants du collège Al-‘Ogdan ont publié un message bouleversant : « Hania était une élève douce, respectueuse et aimée de tous. Elle avait un cœur pur, un sourire constant et laissait derrière elle un vide immense. » Une cérémonie d’adieu a été organisée dès le lendemain matin, rassemblant plusieurs centaines d’habitants du village et de la communauté druze du Haut-Galilée, profondément marquée par ce décès brutal.
Le centre médical de Poriya, dans un communiqué publié dimanche, a salué les efforts déployés par ses équipes d’urgence : « La jeune fille a été admise en état critique après une réanimation de longue durée sur le site même du parc. Malgré la mise en place rapide du dispositif ECMO, nous n’avons malheureusement pas pu la sauver. »
Ce drame intervient dans un contexte où les autorités israéliennes rappellent régulièrement l’importance du respect des règles de sécurité dans les zones de loisirs aquatiques. Chaque été, des incidents similaires sont signalés, parfois avec issue fatale. En 2023, selon les données du ministère de la Santé israélien, plus de 40 noyades accidentelles avaient été recensées entre mai et septembre, dont près d’un tiers chez des enfants ou adolescents.
Le Kinneret, haut lieu du tourisme intérieur israélien, attire chaque week-end des milliers de visiteurs, familles et groupes scolaires. Les infrastructures, souvent privées, sont soumises à des normes strictes imposées par le ministère du Tourisme et les autorités locales, mais leur application reste inégale. « Trop de parcs se contentent d’un seul maître-nageur pour des centaines de baigneurs, sans défibrillateur accessible », dénonçait déjà en 2024 une enquête du quotidien Haaretz.
Au-delà du drame personnel, ce décès met aussi en lumière une problématique nationale : la prévention des accidents dans les zones publiques. En Israël, les campagnes de sensibilisation du MDA et du ministère de l’Éducation insistent sur la formation aux gestes de premiers secours dès le plus jeune âge, notamment dans les écoles et les mouvements de jeunesse. « Chaque minute compte dans un arrêt cardiaque, surtout chez les enfants. Trop souvent, le manque de réaction immédiate coûte la vie », explique le Dr. Itzik Raz, cardiologue pédiatrique à Tel-Aviv Sourasky Medical Center.
Le cas d’Hania Zaher Ghanem pourrait relancer le débat sur l’obligation pour les parcs aquatiques de se doter de matériel de secours avancé et de personnel médical sur place. Selon Infos-Israel.News, plusieurs députés du Likoud et du parti Yesh Atid ont déjà demandé une réévaluation des licences d’exploitation des grands parcs de loisirs situés dans le nord du pays, ainsi qu’une supervision accrue pendant les mois d’été.
L’État hébreu, particulièrement attentif à la protection de ses citoyens, met en avant son dispositif d’urgence performant. Mais les disparités régionales, notamment dans les localités arabes et druzes du nord, posent encore problème. Un rapport interne du MDA publié en 2024 notait que le temps moyen d’intervention des secours dans les villages périphériques du Galilée dépassait de 40 % celui observé dans les zones centrales du pays.
À Kisra-Samieh, le choc reste profond. Le rabbin et le cheikh du village ont participé ensemble à la cérémonie funéraire, signe rare d’unité communautaire dans la douleur. « Dans ce pays, chaque vie est précieuse, chaque enfant est une lumière », a déclaré un représentant du conseil régional de Ma’ale Yosef.
La mort d’Hania n’est pas seulement celle d’une adolescente promise à l’avenir : elle rappelle que la sécurité des jeunes Israéliens, quelle que soit leur origine, doit rester une priorité nationale. Dans une société souvent divisée, le drame d’une famille druze résonne jusqu’à Jérusalem. Et dans le silence du Kinneret, les vagues se font l’écho d’un pays qui sait encore s’unir face à la perte d’un de ses enfants.
Sources : Ynet, N12, Infos-Israel.News, Haaretz, MDA.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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