En plein cœur de la Sardaigne, un jeune Israélien en vacances a vécu un épisode d’antisémitisme glaçant. Attablé dans une célèbre trattoria de l’île italienne, il a été publiquement insulté et humilié dès que le serveur a découvert qu’il était Israélien. Personne n’a réagi. Ni le personnel, ni les clients. Un silence assourdissant, qui en dit long sur le climat actuel en Europe.
Yoni Sanderovitch, 36 ans, installé depuis sept ans à Stockholm, raconte au site mako être venu passer un week-end « sur une île magnifique, aux eaux turquoise et aux ruelles pittoresques ». Ce soir-là , il avait réservé dans une grande adresse locale réputée pour sa cuisine sarde. « La salle était pleine, l’ambiance joyeuse », se souvient-il. Jusqu’à ce que la soirée bascule.
D’abord, un malentendu linguistique. Une serveuse, ne parlant pas bien anglais, appelle un collègue à la rescousse. L’homme, visiblement irrité, l’interroge d’un ton soupçonneux : « D’où venez-vous ? » Yoni répond : « De Suède. » Le serveur insiste : « Vous ne ressemblez pas à un Suédois. Dites-moi la vérité. » Yoni tente d’éluder, cherchant simplement à commander. Mais le serveur aperçoit son téléphone posé sur la table : l’application WhatsApp est ouverte en hébreu. C’est le déclencheur.
« Il s’est mis à hurler : “Tu es Israélien !” et à me couvrir d’insultes, devant tout le monde », témoigne Yoni. « Les gens autour ont regardé, puis ont baissé les yeux. Pas un mot, pas un geste. » Le client abasourdi se lève, tremblant. « C’était une humiliation pure. Une solitude absolue. Je n’oublierai jamais ce moment. »
Aucun des responsables du restaurant ne serait intervenu, ni même venu s’excuser. Le jeune homme a quitté les lieux sans terminer son repas. De retour à son hôtel, il a publié sur Facebook un long message relatant la scène. Des centaines de réactions ont afflué : messages de soutien, colère, honte, solidarité israélienne.
Ce témoignage s’ajoute à une série d’incidents récents en Europe, où le climat anti-israélien s’est aggravé depuis le début de la guerre à Gaza. Selon l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), les actes antisémites sur le continent ont augmenté de plus de 400 % depuis octobre 2023. Les réseaux sociaux, saturés de désinformation et de discours haineux, attisent ce feu ancien sous des formes nouvelles.
En Italie, pourtant, le gouvernement de Giorgia Meloni affiche officiellement son amitié envers Israël. Mais sur le terrain, les attitudes changent. En Sardaigne comme ailleurs, les préjugés ressurgissent, souvent dissimulés derrière une « fatigue de la guerre » ou une « solidarité humanitaire » qui tourne à l’hostilité envers les Juifs.
Pour beaucoup d’Israéliens vivant à l’étranger, cette histoire sonne comme un avertissement. « On peut être citoyen du monde, parler plusieurs langues, payer son addition comme tout le monde – et pourtant, un mot en hébreu suffit pour redevenir “l’autre” », confie un internaute sur le fil de discussion.
Au-delà de l’anecdote, c’est toute la question de la sécurité des Israéliens et des Juifs en Europe qui refait surface. Les ambassades israéliennes recommandent désormais une vigilance accrue : éviter les signes visibles d’identité juive, ne pas parler hébreu à voix haute dans les lieux publics, et signaler tout incident aux autorités locales.
Mais la question morale demeure : comment une salle pleine de convives peut-elle se taire ? Pourquoi aucun Italien n’a-t-il osé dire « ça suffit » ? L’indifférence est parfois plus violente que l’insulte elle-même.
L’affaire, relayée par Infos-Israel.News (infos-israel.news/category/israel/), suscite déjà des appels à réagir face à la banalisation de la haine anti-israélienne en Europe. Une haine qui ne se cache plus, mais qui s’installe, tranquillement, dans les gestes du quotidien.
Comme l’écrit Yoni : « Ce n’était pas un drame, ni une agression physique. C’était pire : un moment où j’ai compris que le monde pouvait redevenir hostile, simplement parce que j’écris en hébreu. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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