Négociations au Caire : le Hamas exige la libération de Marwan Barghouti et d’autres terroristes de premier plan

Alors que s’ouvrent au Caire de nouvelles discussions sur un accord d’échange entre Israël et le Hamas, des sources égyptiennes affirment que l’organisation terroriste palestinienne a présenté une liste de prisonniers dont elle exige la libération en contrepartie des otages israéliens encore détenus à Gaza. Parmi eux figurent plusieurs figures historiques du terrorisme palestinien : Marwan Barghouti, Ahmad Saadat, Hassan Salameh et Abbas al-Sayed, tous condamnés à de multiples peines de prison à perpétuité pour leur responsabilité dans des attentats meurtriers contre des civils israéliens.

Selon les informations publiées mardi soir par la presse arabe et confirmées par des diplomates proches du dossier, les délégués du Hamas ont soumis leur liste au médiateur égyptien dans le cadre des pourparlers visant à conclure un échange global d’otages contre prisonniers. Les négociations, supervisées par l’Égypte et le Qatar, se déroulent en parallèle aux discussions stratégiques entre les représentants israéliens et américains sur les modalités d’un cessez-le-feu durable.

Les noms exigés par le Hamas

Marwan Barghouti, ancien chef du Fatah en Cisjordanie et figure emblématique de la seconde Intifada, purge cinq peines de prison à vie pour sa participation directe à des attentats ayant causé la mort de civils israéliens. Souvent présenté dans le monde arabe comme un possible « successeur de Mahmoud Abbas », il demeure pour Israël un terroriste condamné, responsable de sang innocent.

Ahmad Saadat, secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a orchestré en 2001 l’assassinat du ministre israélien du Tourisme, Rehavam Zeevi. Condamné à trente années de prison, il symbolise pour Israël la radicalité marxiste du terrorisme palestinien.

Hassan Salameh, planificateur des attentats suicides de 1996 à Jérusalem et Ashkelon, qui ont coûté la vie à 46 Israéliens, et Abbas al-Sayed, cerveau de l’attentat de l’hôtel Park à Netanya durant la Pâque de 2002 (30 morts, 140 blessés), figurent eux aussi sur la liste — tous deux membres des brigades Izz ad-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas.

Une demande explosive pour Israël

La revendication du Hamas a immédiatement été jugée « inacceptable » par Jérusalem. Selon une source gouvernementale citée par Infos-Israel.News (lien), « il est hors de question de libérer des meurtriers de masse responsables de massacres contre des civils ». Le cabinet de sécurité israélien, réuni ce soir sous la direction du Premier ministre Benyamin Netanyahou, a ordonné à sa délégation de maintenir une ligne ferme : priorité absolue à la libération des otages vivants, mais sans céder aux exigences extrêmes du Hamas.

Les responsables israéliens rappellent que la libération de tels prisonniers avait déjà provoqué une onde de choc en 2011, lors de l’échange Gilad Shalit, qui avait vu la remise en liberté de plus de mille détenus palestiniens — parmi eux, Yahya Sinwar lui-même, devenu plus tard le chef du Hamas à Gaza et l’un des architectes du massacre du 7 octobre.

L’impasse du « tout ou rien »

Les observateurs estiment que cette nouvelle liste du Hamas pourrait faire dérailler les pourparlers déjà fragiles. « Le Hamas cherche à reproduire le scénario de 2011, mais Israël n’est plus dans la même logique », explique un analyste du Jerusalem Center for Public Affairs. « Après le 7 octobre, toute concession majeure serait perçue comme une trahison du sang versé. »

L’Égypte tente néanmoins d’obtenir une formule intermédiaire, combinant la libération d’un nombre limité de détenus de haut profil avec un échange humanitaire plus large incluant femmes, blessés et jeunes prisonniers. Du côté israélien, des proches des otages plaident pour la souplesse : « Nos enfants n’ont pas le temps d’attendre », a déclaré une mère d’otage au micro de Channel 12.

Mais l’équilibre est fragile : la société israélienne reste profondément marquée par la barbarie du 7 octobre et par la promesse répétée de Netanyahou d’« éliminer le Hamas jusqu’au dernier terroriste ».

Le spectre d’un précédent dangereux

Pour les stratèges militaires, libérer Barghouti ou Saadat reviendrait à redonner un souffle politique à la mouvance terroriste et à fragiliser la coordination sécuritaire en Cisjordanie. « Ces hommes sont des symboles vivants de la terreur », résume un ancien haut responsable du Shin Bet. « Les libérer reviendrait à récompenser le meurtre et à légitimer la stratégie du kidnapping. »

Dans les coulisses du Caire, les discussions se poursuivent à huis clos, sous forte pression américaine. Le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé que « toute avancée devait garantir la sécurité d’Israël avant toute considération politique ». Washington salue le rôle de médiation égyptien, mais reste aligné sur la position israélienne : aucun échange ne saurait inclure des condamnés à perpétuité pour crimes de masse.

La question désormais est de savoir si le Hamas acceptera un compromis limité — ou s’il préfère prolonger la guerre en pariant sur l’usure internationale.


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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