Deux ans après le massacre perpétré par le Hamas contre Israël, le monde s’est figé ce mardi pour se souvenir du jour qui a bouleversé l’histoire contemporaine. Des unes de journaux aux déclarations des chefs d’État, des cérémonies publiques aux veillées juives en Europe et aux États-Unis, la planète a salué la mémoire des victimes du 7 octobre 2023 — qualifié unanimement de « pire atrocité contre les Juifs depuis la Shoah ».
À Paris, Londres, New York, Berlin et Jérusalem, les drapeaux ont été mis en berne. Les principales rédactions mondiales ont consacré leurs unes à cette date maudite. The New York Times titrait : « Deux ans de guerre », illustré d’un montage contrastant Gaza dévastée et le sourire d’Emily Damari, ex-otage libérée après des mois de captivité. L’édition internationale, plus introspective, évoquait « Israël en guerre avec lui-même », reflet d’un pays fracturé mais debout.
Le Washington Post s’intéressait au sort des déplacés du sud d’Israël, tandis que le Wall Street Journal titrait : « Les victoires militaires d’Israël laissent le pays isolé », notant le fossé croissant entre le courage israélien et la timidité de ses alliés. Aux États-Unis, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé « l’engagement total de Washington à éradiquer le Hamas et à garantir la sécurité d’Israël pour les générations à venir », tandis que le vice-président J.D. Vance appelait à « ramener les otages à la maison et bâtir une paix durable ».
Mais la polarisation politique américaine est restée visible : le démocrate Jerry Nadler a parlé d’un « jour de deuil et de prière », tout en exhortant à une fin rapide de la guerre et à la reprise d’un processus de paix à deux États. À l’inverse, certains élus d’extrême gauche, comme Zohran Mamdani à New York, ont qualifié la guerre israélienne de « génocidaire » — des propos condamnés par la communauté juive américaine, encore meurtrie par la montée d’un antisémitisme agressif dans les campus.
En Europe, l’émotion a traversé les capitales. À Londres, le Premier ministre Keir Starmer a signé une tribune dans The Times intitulée : « La colère du Premier ministre contre les manifestations étudiantes du 7 octobre ». Il y écrivait : « Ce fut le massacre le plus meurtrier de Juifs depuis la Shoah. Plus d’un millier d’hommes, de femmes et d’enfants assassinés, uniquement parce qu’ils étaient juifs. » Starmer y dénonçait aussi les slogans antisémites criés dans les rues britanniques : « Des gens réclament la mort de Juifs qu’ils n’ont jamais rencontrés, pour des crimes qu’ils n’ont jamais commis. Ce n’est pas l’Angleterre. »
En France, malgré une crise politique interne, les grands quotidiens ont marqué le coup. Le Parisien a publié en une : « 7 octobre : le témoignage d’une survivante », tandis que Le Monde a consacré un dossier intitulé : « Deux ans après le 7 octobre : la reconstruction des kibboutzim détruits ». Le président Emmanuel Macron a déclaré sur X : « Deux ans après l’attaque terroriste inhumaine du Hamas, la douleur reste vive. Nous n’oublions pas. Nos pensées vont aux victimes, dont 51 de nos compatriotes. » Il a aussi rappelé que « 48 otages français restent détenus à Gaza », réitérant son appel à « leur libération immédiate et à un cessez-le-feu durable ».
En Allemagne, le souvenir du 7 octobre a profondément résonné. Le chancelier Friedrich Merz a appelé le président israélien Itzhak Herzog pour exprimer sa « compassion et sa solidarité indéfectible ». Die Welt titrait : « Nous danserons à nouveau », en hommage aux victimes du festival Nova, tandis que Bild affichait en première page : « Deux ans après le massacre du Hamas : le jour qui a tout changé ».
En Italie, les journaux La Repubblica et La Stampa ont consacré leurs unes à la mémoire des otages israéliens. Il Tempo a dénoncé l’« obscénité morale » d’une partie de la gauche italienne qui avait prévu une manifestation à Bologne sous le slogan « Vive le 7 octobre », finalement interdite après l’intervention du gouvernement. Le président Sergio Mattarella a qualifié le massacre de « marque indélébile dans la conscience humaine : une attaque ignoble contre des civils sans défense ».
L’Espagne, malgré la ligne anti-israélienne assumée de son gouvernement, a aussi consacré ses unes à la commémoration. El Mundo titrait : « Si les otages ne sont pas libérés, nous resterons prisonniers du 7 octobre », tandis que ABC publiait une photo poignante de familles endeuillées devant le mémorial du festival Nova.
Dans le nord de l’Europe, les prises de position ont été nettes. En Suède, le Premier ministre Ulf Kristersson a déclaré : « Ce fut le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah. Des familles, des enfants, des jeunes ont été assassinés parce qu’ils étaient Israéliens. Nous devons dire clairement : il n’y a pas de place pour l’antisémitisme en Suède. » En Norvège, plus critique, le ministre des Affaires étrangères Espen Barth Eide a reconnu « la cruauté du Hamas », tout en accusant Israël d’avoir « dépassé les limites du droit international ». Au Danemark, la Première ministre Mette Frederiksen a dénoncé « la barbarie des terroristes du Hamas », mais reproché à Benjamin Netanyahou « d’avoir transformé une guerre défensive en impasse politique ».
Enfin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a publié une déclaration solennelle : « Nous n’oublierons jamais les horreurs du 7 octobre. La libération immédiate de tous les otages et un cessez-le-feu sont désormais à portée de main. Ce moment doit ouvrir la voie à une paix durable fondée sur la coexistence de deux États. »
Partout, les hommages ont mêlé douleur et gravité. Mais au-delà des discours, un constat domine : le 7 octobre a marqué la fin des illusions. Pour Israël, il a redéfini la lutte pour la survie ; pour l’Occident, il a révélé la fragilité morale d’un monde hésitant entre empathie et oubli. Deux ans plus tard, le traumatisme reste vif — et la promesse unanime résonne comme un serment : plus jamais ça.
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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