Le ton a basculé ce matin : alors que l’État prépare la restitution imminente de dizaines d’otages, la direction du Forum HaGvura — association de centaines de familles de victimes et de disparus — lance un ultimatum public. « Rejoignez-nous dans la demande : immédiatement après la remise des otages, nous détruirons le Hamas », proclame le communiqué de l’organisation, qui appelle le gouvernement à tenir ses promesses de guerre et à poursuivre jusqu’à l’anéantissement total du mouvement terroriste. Cette revendication — exprimée publiquement et sans équivoque — illustre la pression morale et politique extraordinaire que subit Jérusalem à l’heure où la nation célèbre le retour de ses enfants. (ynetglobal)
Le message des familles est double : d’un côté, une joie contenue et légitime pour la perspective du rapatriement des vivants ; de l’autre, une colère et une exigence profondes de justice. Les responsables du Forum rappellent que « la remise de nos otages est l’une des finalités de la guerre » et que « le sort des dirigeants terroristes est scellé : la mort » — formule forte destinée à marquer l’impératif de réparation et la mémoire des victimes. Ces paroles prennent appui sur des promesses publiques répétées du Premier ministre et des chefs militaires, qui ont juré de ne pas renoncer aux objectifs décisifs : neutraliser la capacité militaire du Hamas et garantir que Gaza ne redevienne pas une plate-forme d’attaque contre Israël. Le débat s’engage désormais au cœur de l’exécutif : concilier l’urgence humanitaire du retour des captifs et la nécessité stratégique d’empêcher toute résurgence terroriste. (Israel National News)
Politiquement, l’appel du Forum HaGvura met à nu une fracture profonde : il rallie l’opinion populaire blessée et des pans entiers de l’échiquier politique qui refusent toute concession susceptible d’affaiblir la dissuasion israélienne. Mais il pose aussi une question pratique et morale : comment traduire la volonté de « détruire » une organisation enracinée dans une population et protégée par des réseaux extérieurs, sans renoncer aux principes démocratiques et au droit international qui fondent l’action de l’État ? L’exigence des familles, compréhensible et légitime, heurte la réalité opérationnelle — démanteler une structure terroriste suppose des moyens militaires, une planification longue, et souvent la coopération d’acteurs régionaux ou internationaux. Parallèlement, la signature du cessez-le-feu et la médiation internationale introduisent des contraintes diplomatiques qui reconfigurent les marges de manœuvre israéliennes. Ces tensions ont déjà été visibles tout au long des derniers jours, lors des réunions du cabinet de sécurité et des échanges avec les médiateurs. (Reuters)
Le choix qui s’impose à l’État est tragiquement simple à énoncer et terriblement complexe à mettre en œuvre : répondre à la douleur des familles par des actes concrets de justice tout en évitant que l’émotion n’emporte la stratégie de long terme. L’expérience historique — des échanges passés aux retours partiels qui ont, ailleurs, facilité des reprises d’activité terroriste — commande prudence et détermination simultanées. Israël doit aujourd’hui définir des mesures claires : listes vérifiées d’individus à poursuivre, mécanismes internationaux de surveillance des réintégrations, et plans robustes pour neutraliser les capacités militaires du Hamas qui tentera inévitablement de se recomposer. Les familles exigent une promesse : que le sacrifice de leurs proches ne soit pas vain. L’État, pour répondre à cette exigence légitime, doit transformer la colère en politique cohérente, efficace et conforme aux normes qui garantissent notre sécurité sans renoncer à notre éthique. (ynetglobal)
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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