Douze ans jour pour jour après la libération de Gilad Shalit, Israël se prépare à un moment de haute intensité émotionnelle et politique : le retour annoncé des otages enlevés par le Hamas, prévu pour lundi prochain, dans le cadre de l’« Opération Derech Eretz ». Cette coïncidence de dates – le 11 octobre – ravive de douloureux souvenirs mais aussi un fragile espoir d’unité nationale.
Selon les informations publiées par la chaîne חדשות הבזק (Flash News) sur Telegram, les premiers transferts devraient débuter en début de semaine. Cette opération complexe, coordonnée par le bureau du Premier ministre, l’armée et les services de sécurité, représenterait une étape symbolique majeure après près d’un an de guerre et de négociations indirectes avec le Hamas, sous médiation du Qatar et de l’Égypte.
Le 11 octobre 2011, Israël avait récupéré Gilad Shalit, retenu pendant plus de cinq ans dans la bande de Gaza, en échange de 1 027 prisonniers palestiniens. Cette date, gravée dans la mémoire collective, pourrait désormais devenir celle d’un nouveau tournant – celui du retour des otages de la guerre des « Épées de fer ».
Mais alors que les préparatifs humanitaires et diplomatiques se poursuivent, la situation sur le terrain reste explosive.
Ce jeudi, Tsahal a annoncé avoir déjoué une tentative d’infiltration terroriste dans l’un de ses bunkers à Khan Younès, au sud de la bande de Gaza. « Plusieurs terroristes ont tenté de pénétrer dans un poste fortifié de nos forces et ont été neutralisés sur place », a indiqué un porte-parole militaire. Les unités d’élite stationnées dans la zone ont rapidement repris le contrôle du secteur.
Quelques heures plus tard, une nouvelle attaque a été signalée dans la zone sud, menée par un groupe armé du Hamas au centre de la bande de Gaza. Selon les premières informations militaires, les terroristes ont tenté de frapper une position israélienne à la périphérie de Gaza, avant d’être éliminés par une riposte rapide de Tsahal.
La vidéo de l’assaut, diffusée sur les réseaux sociaux et confirmée par plusieurs canaux de défense israéliens, provient de la périphérie de Gaza, où les combats se sont intensifiés ces dernières 24 heures.
Ce double incident illustre le paradoxe de la situation actuelle : d’un côté, les négociations pour la libération des otages progressent ; de l’autre, le Hamas poursuit ses tentatives désespérées de démonstration de force, multipliant les attaques suicidaires contre des positions israéliennes.
Selon les observateurs israéliens, l’« Opération Derech Eretz » est pensée non seulement comme un geste humanitaire, mais aussi comme une démonstration de force et de souveraineté. Elle doit rappeler que l’État d’Israël ne renonce jamais à ramener ses citoyens, vivants ou morts, tout en poursuivant la neutralisation des infrastructures terroristes à Gaza.
À Jérusalem, la classe politique reste prudente. Des sources proches du gouvernement confirment que la logistique de l’échange reste « hautement confidentielle », notamment en ce qui concerne le nombre exact d’otages concernés dans cette première phase. Les familles des captifs, regroupées dans divers collectifs, ont salué « un pas dans la bonne direction », tout en rappelant que « chaque jour qui passe est une éternité pour ceux qui attendent ».
Sur le plan international, la reprise des libérations pourrait apaiser, au moins temporairement, les tensions entre Washington et Jérusalem. L’administration américaine soutient cette phase du plan de cessez-le-feu évoqué par Donald Trump et accepté par le Premier ministre Benyamin Netanyahou « sous conditions de sécurité strictes ».
Mais à Tel-Aviv comme à Sderot, peu d’Israéliens se font d’illusions : les images de joie qui accompagneront le retour des otages seront vite rattrapées par la réalité d’une guerre inachevée. Les combats à Khan Younès, Rafah et désormais au centre de Gaza rappellent que le Hamas, même affaibli, conserve des capacités offensives et reste fidèle à son objectif déclaré : détruire Israël.
Le souvenir de Gilad Shalit plane donc sur cette nouvelle opération, à la fois comme une cicatrice et comme une promesse.
Douze ans après, l’histoire semble se répéter, mais le contexte a changé : Israël n’échange plus sa sécurité contre des illusions diplomatiques. Le message de Tsahal est clair – les otages rentreront, et le Hamas sera anéanti.
À suivre dès lundi, un moment qui pourrait redonner au peuple d’Israël une part de lumière au milieu des ténèbres de cette guerre.
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Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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