Le Hamas mobilise 7 000 combattants et nomme cinq « gouverneurs » : manœuvre pour reprendre la main sur Gaza

Une information rapportée par plusieurs médias internationaux indique que le Hamas a rappelé environ 7 000 membres de ses forces de sécurité et a nommé cinq nouveaux « gouverneurs » pour les districts de la bande de Gaza, dans le but de réaffirmer rapidement son contrôle sur les zones récemment évacuées par les forces israéliennes après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu. Ce mouvement, interprété par beaucoup comme une tentative de consolidation du pouvoir plutôt que comme un geste de stabilité, suscite inquiétude et méfiance dans la région. (The Independent)

Un rappel massif coordonné — les faits

Selon les reportages, les combattants rappelés sont principalement des éléments des structures de sécurité et de l’aile militaire du mouvement ; plusieurs des nouveaux responsables civils nommés ont un passé militaire et auraient commandé des brigades. Le recalibrage des forces et la nomination de gouverneurs s’inscrivent dans une stratégie visant à prendre en main les espaces laissés vacants et à rétablir une administration effective — mais dans une logique de contrôle armé. (JFeed)

Ce que cela signifie politiquement

La nouvelle confirme ce que redoutaient déjà de nombreux diplomates et analystes : le Hamas tente de transformer la trêve en un temps politique pour recomposer son pouvoir local. À la veille d’un sommet régional à Charm el-Cheikh et d’une relance internationale pour la reconstruction de Gaza, ce renforcement militaire compromet la confiance nécessaire aux bailleurs internationaux et aux États qui exigent la neutralisation des capacités militaires avant toute structuration civile durable. (Reuters)

Risques sécuritaires et humanitaires

Le rappel de milliers d’hommes armés augmente nettement le risque d’escalade interne : affrontements entre clans rivaux, purges contre des éléments considérés comme « collaborateurs », et répression contre toute opposition locale. Ces dynamiques fragilisent la sécurité des civils et menacent le redéploiement d’aides et d’ONG qui conditionnent souvent leur présence à des garanties sur la sécurité et la liberté d’action humanitaire. (Reuters)

Une réponse diplomatique attendue

Les gouvernements occidentaux et arabes impliqués dans la médiation — notamment l’Égypte, le Qatar et les États-Unis — se retrouvent face à un dilemme : accepter des faits établis sur le terrain et négocier autour d’un compromis qui marginalise le Hamas, ou réinsister sur des conditions politiques strictes (désarmement, administration neutre) et risquer de voir la trêve s’effriter. Les déclarations officielles récentes montrent une prudence diplomatique, mais également une exigence croissante de garanties concrètes avant d’engager la reconstruction. (Reuters)

Pourquoi Israël et ses partenaires doivent rester vigilants

Pour Israël, la reconstitution d’une structure gouvernante dirigée par des cadres militaires du Hamas est inacceptable si elle signifie le maintien d’une capacité armée opérationnelle sur son flanc sud. Jérusalem insiste sur la nécessité de mécanismes de contrôle, d’inspections et d’un cadre international garantissant la démilitarisation progressive — sans quoi toute aide et toute normalisation resteraient impossibles. (Reuters)

Enjeux pour la population de Gaza

Les conséquences pour les civils sont doubles : d’un côté, le retour d’une forme d’ordre peut faciliter le rétablissement de services élémentaires après des mois de guerre ; de l’autre, l’enrôlement forcé, les purges et l’imposition d’un contrôle militaire risquent d’aggraver la crise humanitaire et d’empêcher toute ouverture politique véritable. Les bailleurs et ONG exigent des garanties claires sur l’accès et la protection des populations. (Reuters)

Conclusion — stabiliser, mais pas à n’importe quel prix

La mobilisation de 7 000 combattants et la nomination de gouverneurs à profil militaire montrent que le Hamas choisit la reprise du pouvoir par la force plutôt qu’un retrait progressif et contrôlé. La communauté internationale doit donc exiger des conditions strictes : transparence, démilitarisation effective, protection des civils et mécanismes internationaux de vérification. Sans cela, la « reconstruction » risque de n’être qu’un verbiage masquant la réinstallation d’un régime armé, et la fragile trêve pourrait rapidement se muer en un nouveau cycle de violence. (The Independent)


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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