L’armée israélienne a autorisé ce samedi la publication du nom du soldat Shmuel Gad Rahamim, 31 ans, de Givat Ze’ev, mort des suites de ses blessures subies le 7 octobre à Khan Younès. En parallèle, plusieurs militaires témoignent d’un retrait plus étendu que celui prévu par les cartes officielles de l’accord en cours à Gaza, accentuant le flou autour des décisions stratégiques de Tsahal.
Un soldat tombé pour défendre le Sud
Selon Amit Segal, le sergent-major de réserve Shmuel Gad Rahamim, combattant du bataillon 7015 (région Sud), a succombé à ses blessures après avoir été grièvement touché par l’explosion accidentelle d’une grenade israélienne lors d’un échange de feu à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Son décès porte un nouveau coup à une armée encore endeuillée, deux ans après le massacre du 7 octobre 2023.
« Shmuel est tombé en héros », a déclaré un camarade de sa brigade. « Il a tenu sa position malgré ses blessures, jusqu’à l’évacuation. »
Les drapeaux ont été mis en berne à Givat Ze’ev, où la municipalité a annoncé qu’une cérémonie d’hommage aurait lieu dimanche au cimetière militaire du Mont Herzl.
Des retraits « plus profonds que prévu » selon des soldats
Parallèlement, plusieurs militaires sur le terrain confirment à Amit Segal que les lignes de retrait de Tsahal à Gaza seraient beaucoup plus profondes que celles prévues par les plans officiels transmis aux alliés et aux médias.
Ces replis concerneraient notamment le nord de la bande de Gaza, le nord-est et le centre, où au moins deux positions permanentes ont été démantelées, alors qu’elles devaient rester sous contrôle israélien selon la cartographie de l’accord de trêve.
Un commandant de compagnie a confié anonymement :
« On nous a demandé de plier camp dans des zones censées rester sous notre responsabilité. Personne n’a donné d’explication claire. »
Interrogé par la presse, le porte-parole de Tsahal a répondu laconique :
« Nous ne commenterons pas davantage. »
Un flou stratégique à un moment critique
Ce silence officiel alimente les interrogations au sein de l’armée comme du public.
Certains officiers estiment que ce redéploiement pourrait être lié à des considérations diplomatiques, voire à des engagements discrets pris dans le cadre des négociations sur les otages.
D’autres évoquent un retrait tactique temporaire, visant à éviter des frictions avec les forces du Hamas dans des zones à haut risque, avant une réorganisation opérationnelle plus large.
Pourtant, ces mouvements sur le terrain contredisent les cartes de désengagement diffusées publiquement par le gouvernement et les médiateurs internationaux.
Entre honneur et incertitude
Le nom de Shmuel Gad Rahamim vient s’ajouter à la longue liste de ceux tombés pour la défense du pays.
Mais sa mort survient dans un contexte où de nombreux soldats expriment un malaise croissant face au manque de clarté sur les objectifs militaires à Gaza.
Un officier de réserve résume ce sentiment :
« Nous avons promis de ramener les otages et d’éliminer le Hamas. Mais sur le terrain, nous voyons le Hamas revenir dans des zones d’où nous venons juste de nous retirer. »
La douleur d’une nation toujours en guerre
Alors que la trêve et la libération des otages semblent proches, les familles endeuillées rappellent que le prix payé reste insoutenable.
Dans les rassemblements de Tel-Aviv et de Jérusalem, le nom de Shmuel a été lu parmi ceux des soldats morts depuis le 7 octobre.
Un orateur a conclu :
« Tant que les héros comme Shmuel tombent, Israël doit rester vigilant. Le Hamas n’attend qu’une faille pour se réimplanter. Nous devons continuer à vivre, mais aussi à rester debout. »
Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
© 2025 – Tous droits réservés