Des soldats témoignent : le retrait de Tsahal à Gaza serait plus profond que prévu par l’accord officiel

Alors que plusieurs soldats israéliens affirment que le retrait à Gaza dépasse largement les zones prévues par les cartes officielles, Tsahal réagit pour la première fois : la carte diffusée lors du briefing officiel serait une simple illustration, sans valeur topographique opérationnelle.

Des témoignages de terrain inquiétants

Selon les informations publiées par Amit Segal, plusieurs soldats déployés dans le nord, le nord-est et le centre de la bande de Gaza décrivent un retrait « beaucoup plus profond » que celui indiqué dans les documents de l’accord.
Des positions stratégiques, censées rester sous contrôle israélien, auraient été évacuées et démontées, notamment deux avant-postes dans le centre de la bande.
Un soldat confie :

« Nous avons quitté des zones où nous devions rester. Personne ne nous a donné d’explication. »

La réponse officielle de Tsahal

Face aux nombreuses questions suscitées par ces témoignages, le porte-parole de Tsahal (דובר צה״ל) a publié un communiqué officiel :

« המפה שהוצגה בהצהרת דובר צה״ל הינה אילוסטרציה. צה״ל ערוך בקווי ההיערכות בהתאם להסכם.
פריסת הכוחות נקבעת לאור הערכת מצב, בהתאם להסכם ובניתוח כלל המשתנים.
מטבע הדברים לא נפרט על אודות פריסת הכוחות. »

Traduction officielle :

« La carte présentée lors de la déclaration du porte-parole de Tsahal était une illustration.
Tsahal est déployée selon les lignes d’organisation prévues par l’accord.
La disposition des forces est déterminée à la lumière de l’évaluation de la situation et de l’ensemble des paramètres.
Il va de soi que nous ne détaillerons pas la répartition exacte des forces. »

Cette précision confirme que les cartes diffusées publiquement ne représentent pas la réalité militaire sur le terrain, mais seulement un schéma d’ensemble de la zone d’opération.

Une ligne de repli en constante adaptation

Les experts militaires estiment que cette ambiguïté volontaire est liée à des impératifs de sécurité et à la volatilité du terrain à Gaza.
Selon Channel 13, le commandement sud de Tsahal ajuste régulièrement la position de ses unités « selon le niveau de menace, la situation diplomatique et les besoins logistiques ».

Un analyste israélien résume :

« Ce n’est pas un retrait politique mais un repositionnement tactique. Tsahal reste prête à intervenir dans toute la bande en cas de violation de l’accord. »

Des zones sous surveillance accrue

Malgré le retrait, les drones et unités spéciales israéliennes continuent de surveiller les anciens points d’appui, notamment dans les environs de Beit Hanoun, Deir al-Balah et Khan Younès.
Des sources locales affirment que le Hamas tente d’y rétablir des positions, ce que Tsahal dément, indiquant que « toute reprise d’activité terroriste dans ces zones sera immédiatement traitée ».

Entre transparence et secret militaire

La communication de Tsahal, volontairement mesurée, vise à rassurer le public sans dévoiler d’informations sensibles.
Mais elle alimente aussi la méfiance d’une partie de la population israélienne, déjà éprouvée par deux années de guerre et d’incertitudes politiques.

Un éditorial de Yedioth Ahronoth souligne :

« Les Israéliens veulent des réponses claires. Mais dans une guerre hybride, la vérité opérationnelle est souvent classée secret défense. »


Rédaction francophone Infos Israel News pour l’actualité israélienne
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